#NeTuonsPasNosFleuves : au-delà du recyclage, la solution par la réduction de la production de plastique
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#NeTuonsPasNosFleuves : au-delà du recyclage, la solution par la réduction de la production de plastique

La pollution causée par le plastique a atteint un niveau critique. Pour la blogueuse Rokia Doumbia, bien qu’il ne soit pas la solution miracle, le recyclage est une contribution pour sauver l’écosystème terrestre. La vraie solution reste la réduction de la production de plastique.   

Si le plastique a été fabriqué pour aider, il est indéniable que les déchets résultant de son utilisation deviennent de plus en plus un danger pour notre environnement. Pas même le nid du fleuve n’est pas épargné.

En juin dernier, l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) alertait quant à une augmentation de la production du plastique et des déchets plastiques d’ici 2060, même avec la prise de mesures rigoureuses. Selon le rapport de l’OCDE, la production risque d’atteindre 1231 millions de tonnes (Mt) contre 460 millions (Mt) en 2019. Quant aux déchets plastiques, ils atteindront 1014 millions de tonnes (contre 353 millions de tonnes en 2019). Alors qu’en mars, l’ONU a mis en branle un processus vers un traité mondial pour lutter contre la pollution plastique, mais qui ne devrait pas voir le jour avant 2024.

Les déchets plastiques ne se dégradent pas aussitôt. Ils restent pour longtemps. Les estimations sur la durée de vie du plastique vont de 450 ans à l’infini. A défaut de pouvoir arrêter leur fabrication et leur utilisation, il est nécessaire de multiplier les efforts pour les rendre utiles en les recyclant. Les secteurs publics et privés doivent travailler de concert pour la gestion des déchets plastiques.

Manque d’infrastructures

Les déchets domestiques, constituant la plus importante des déchets produits, sont collectés généralement dans les domiciles. Selon une étude intitulée État des lieux de la gestion des déchets : district de Bamako (février 2018), n’ayant généralement pas de moyens de transport efficaces, seulement 20 à 30% de ces ramasseurs déversent leurs ordures à Noumoubougou, la seule décharge finale aménagée.

La majorité des déchets collectés est évacuée vers des excavations improvisées, des champs, les flancs des collines comme à Badalabougou. Et pour d’autres, c’est le nid du fleuve qui sert de dépotoir.

Le manque d’infrastructures efficace de ramassage, de recyclage et de traitement pose également un sérieux problème. Les autorités doivent favoriser l’émergence d’une véritable industrie de la gestion des déchets, qui créera plus d’emplois stables à travers un entreprenariat social formel et soutenu par une volonté politique réelle.

La filière de récupération étant encore informelle, il serait peut-être mieux de réorganiser tout cela afin qu’il y ait une prise en charge holistique des déchets. Créer encore plus de structures de veille et de recyclage de ces déchets plastiques, comme l’entreprise Sanuva ou Macrowaste, pourrait aider à protéger le fleuve. Autrement dit, la protection du fleuve passe aussi par la multiplication des services de recyclage des déchets plastiques.

Plus d’innovation

Remédier à un phénomène de cette ampleur requiert de la créativité, de l’innovation. Il est évident que le ramassage ou l’assainissement ne suffira pas à régler le problème. Il faut un vrai travail de fond appuyé par une bonne volonté politique pour améliorer la collecte et le traitement des déchets, en plus de la capacité accrue de recyclage et de réutilisation. Même s’il est possible d’interdire le plastique et de le remplacer par des sacs en coton ou fibres végétales.

Ce n’est pas pour nier l’existence des services publics ou même privés qui travaillent dans ce secteur, mais il est indéniable qu’il reste énormément d’efforts à fournir. Multiplier les structures de recyclage ne pourrait, peut-être, pas suffire.

Il serait aussi utile de créer un service spécial de recyclage des déchets issus du fleuve. Cette structure pourrait se consacrer à trier les déchets des bordures et du lit du fleuve. Elle pourrait également y veiller à l’aide de drones, par exemple, afin de détecter les types de déchets versés et aider ainsi dans le tri.

Il faudrait aussi investir dans la sensibilisation. Les autorités doivent concevoir des mesures incitatives pour réduire la quantité de plastiques déversée dans le fleuve.

Il reste que la vraie solution passe par la réduction de la production de plastique.

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