#NeTuonsPasNosFleuves : l’école comme arme dans la bataille pour la sauvegarde du fleuve Niger
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#NeTuonsPasNosFleuves : l’école comme arme dans la bataille pour la sauvegarde du fleuve Niger

En plus des textes qui existent dans notre pays, la culture du civisme et l’éducation des communautés aux questions environnementales doivent être renforcées dans la bataille pour la sauvegarde du fleuve Niger.

Qu’il s’agisse du fleuve, des espaces publics ou encore des maisons familiales, l’incivisme a atteint son un niveau inquiétant dans notre pays. A croire que la situation arrange tout le monde. « Dans notre culture, seul Dieu a le pouvoir sur l’environnement. Le changement climatique est le résultat de nos péchés et les gens préfèrent demander clémence à Dieu au lieu de revoir leur comportement. Cela peut paraitre incroyable, mais c’est la triste réalité », déplore le soixantenaire Bassékou Kanté.

Démission

Toutes les parties ont démissionné pour laisser la place au laisser-aller total. Du fleuve Niger, nous avons l’impression que la population malienne n’en a que faire. Ce patrimoine, bien qu’étant indispensable, apparait comme le dernier de nos soucis.

Les habitants sur les berges, majoritairement des pécheurs, s’en offusquent. « Les Maliens ont démissionné depuis longtemps pour assurer la survie du fleuve. A leur avis, le problème ne concerne que les pêcheurs et tous ceux qui exercent des activités directement liées. Mais, ils oublient que nous sommes tous perdants », explique Marama Koumare, qui fait de la pêche. Elle poursuit en disant que certains les accusent d’avoir pollué le Niger, alors que tous les déchets et corps étrangers qui finissent dans le fleuve proviennent des citadins.

Changement par les enfants

Le changement passe par les enfants, car ils sont l’avenir. Il faut donc miser sur l’enseignement des bonnes manières de protection de l’environnement dans nos écoles, tout comme l’a souligné le chorégraphe Alou Cissé, dit « Zol ». « Les enfants sont plus attentifs et réceptifs. Ils prennent conscience et appliquent par la suite, tandis que les adultes écoutent mais ne font rien ». Lui, qui est très mobilisé pour l’écologie, travaille beaucoup avec les enfants pour assurer la relève.

Monsieur Mamadou Doumbia, ancien professeur de français à l’école fondamentale Mady Diarra de Hamdallaye, abonde dans le même sens. Mine serrée, ton sérieux avec un regard nostalgique, il remet sa casquette d’enseignant : « Si vous voulez vraiment gagner cette bataille, misez sur les enfants. Accorder beaucoup d’importances à l’enseignement de l’éducation civique et morale dans les classes, répétez autant de fois aux enfants que leur avenir dépend du fleuve, de l’environnement et que leurs comportements de tous les jours peuvent jouer en leur faveur tout comme il peut leur être défavorable, vous serez étonné du résultat », recommande-il.

Les responsabilités sont clairement partagées. L’heure n’est plus aux accusations, la population doit prendre conscience de l’état critique dans lequel se trouve le fleuve Niger. Pour cela, une forte communication autour de la question environnementale est primordiale. Des actes concrets doivent être posés par les acteurs en charge de la protection du Djoliba. Enfin, des mesures de sanction doivent être prises au niveau de chaque commune pour soigner le mal à la racine.

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