#NeTuonsPasNosFleuves : mener la lutte contre les ordures provenant des bateaux
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#NeTuonsPasNosFleuves : mener la lutte contre les ordures provenant des bateaux

La Compagnie malienne de navigation (Comanav) doit redoubler d’effort dans la sensibilisation des usagers des bateaux à propos du respect de l’environnement. Pour lutter contre la pollution des navires, des mesures s’imposer pour empêcher, entre autres, que les usagers déversent les ordures dans le fleuve.

Le transport fluvial attire une clientèle diverse. Mais, les couches sociales modestes constituent les plus importantes en raison des frais de transport moins élevés. Elles attendent que démarre la campagne de la Compagnie malienne de navigation (Comanav) pour leurs activités nécessitant le transport fluvial.

De nombreux commerçants, convoyeurs de marchandises et simples particuliers, profitent de l’occasion pour acheminer leurs marchandises de Koulikoro à Tombouctou ou Gao. Au cours du voyage, des usagers produisent assez de déchets solides tels que les caoutchoucs non biodégradables, les emballages de produits cosmétiques et les bouteilles de boisson ou d’eau en plastiques.

Quant aux déchets liquides issus de produits chimiques toxiques – comme les pesticides, l’acide et souvent l’huile d’arachide périmée – je les ai observés formant un sédiment aux bordures du fleuve Niger à Tombouctou en 2021.

« Je les jette dans l’eau, comme j’ai toujours fait »

Aux déchets plastiques et solides, s’ajoutent des combustibles et des détritus d’objets diverses, produits par des passagers qui s’entassent dans les bateaux, transformant le fleuve en poubelle. Ces passagers versent dans le fleuve toutes ces ordures.

« Mes marchandises sont de l’huile et des articles électroménagers qui ne peuvent être transportés que par bateau pour éviter leur destruction. Il arrive que les emballages se dégradent souvent. Lorsque c’est le cas, je les jette dans l’eau, comme j’ai toujours fait », confie M. Yattara, commerçant installé à Tombouctou.

Contrairement à Mohamed, d’autres usagers disent prendre toutes les dispositions nécessaires à la maison pour éviter d’emmener des bagages et marchandises susceptibles de polluer le fleuve dont ils apprécient l’ambiance très festive pendant la desserte du bateau. « J’aime voyager par le fleuve avec toute ma famille, car le démarrage du bateau coïncide avec les vacances scolaires. La pollution du fleuve est une situation déplorable, car c’est un trésor que nous devons conserver », explique Moussa Touré, enseignant établi à Mopti.

Déchets plastiques et liquides

À ce jour, malgré les nombreuses campagnes de sensibilisation dans les médias et sur les réseaux sociaux autour de la protection de l’environnement, la Compagnie malienne de navigation n’a entrepris aucune action dans les années précédentes visant à diminuer le jet de déchets plastiques et liquides dans le fleuve, selon mes observations.

D’ailleurs, certains agents de cette structure s’offusquent du fait qu’on leur suggère de surveiller les passagers du bateau : « Mon rôle est de vérifier les billets et marchandises des passagers et non les sensibiliser. Je ne peux empêcher personne de verser des ordures dans le fleuve », témoigne Adama Diarra, agent de la Comanav à Koulikoro.

Face à la faible prise de conscience sur cette forme de pollution du fleuve, il est urgent d’intensifier les sensibilisations pour la campagne de transport fluvial de cette année pour inviter les usagers du bateau à produire moins de déchets.

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Les commentaires récents (1)

  1. Le fleuve est le plus grand trésor que nous partageons. En prendre soin est non seulement un devoir mais aussi une nécessité aux niveaux individuel et collectif. Si l’agriculture, le commerce, le transport et beaucoup d’autres activités connexes sont liés au fleuve ; il urge de prendre des actions préventives et correctives en vue d’assainir « notre Nil ». Le fleuve Niger est notre mère nourricière