#NeTuonsPasNosFleuves – Mopti : la part du transport fluvial dans la pollution du fleuve
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#NeTuonsPasNosFleuves – Mopti : la part du transport fluvial dans la pollution du fleuve

Si les acteurs du secteur du transport fluvial sont unanimes sur l’importance du fleuve, ils se rendent pourtant coupables de pratiquent contribuant à la pollution.

Au Mali, en plus des voies terrestres et ariennes, les populations se déplacent par les bateaux de la Compagnie malienne de navigation (Comanav), les pinasses et les petites pirogues.

En effet, les deux grands fleuves qui traversent notre pays sont tous navigables en des périodes de l’année. Le fleuve Niger est le plus important en la matière grâce à son débit et sa longueur. Il est navigable de Koulikoro à Gao en passant par Ségou, Mopti et Tombouctou.

Ensablement et pollution

La dégradation du fleuve Niger à un impact très négatif sur le transport fluvial. Cela se fait sentir d’abord chez les fabricants de pinasses et de pirogues. Sur la Digue de Mopti, ces acteurs se trouvent sur le chantier naval vers le côté ouest des magasins de poissons.

« Auparavant, les pinasses pouvaient desservir les différentes localités pendant 6 à 8 mois, mais aujourd’hui cette période est raccourcie à 4 mois. Je pense que cela est dû à l’ensablement et à la pollution du fleuve », témoigne Kakaya Djenepo, un fabricant de pinasse.

Djenepo ajoute que la clientèle se fait rare, et donc les commandes. Ces derniers temps, dit-il, les petites réparations sont la seule occasion d’avoir de l’argent, saut que cela aussi n’est pas possible pendant la décrue.

Le transport des personnes et des marchandises vers les régions du nord se fait aussi à travers le fleuve, surtout pendant la crue du fleuve. La région de Mopti devient la plaque tournante de cette activité. S’il est difficile de connaître le nombre exact des pinasses et pirogues à cause de l’absence d’immatriculation, celles-ci permettent de relier les zones dites « inondées » dans le delta du Niger et du nord.

De loin, on voit pratiquement la monture des bateaux, mais une fois sur les lieux, c’est le bâtiment de la Comanav qui attire l’œil du visiteur avec le mouvement des possibles passagers entre le bâtiment et le quai de la ville de Mopti.

 « Les déchets vont directement dans le fleuve »

La compagnie a 5 bateaux qui sont en service, trois bateaux courriers qui font le transport des passagers et deux vedettes de 65 places. Sur place, nous avons demandé aux agents les difficultés du secteur. « Le bateau a des problèmes à cause des jacinthes, des ordures ménagères et des sachets d’eau qui polluent le fleuve », explique Issa Cissé de la Comanav à Mopti.

En parlant de la pollution, il ne minimise pas le rôle des transporteurs. Il explique qu’au bord des bateaux il y a des poubelles, tout en reconnaissant, sans gêne, que les bateaux aussi polluent le fleuve du fait des comportements des passagers. « Il faut le dire, une fois que vous déversez de l’huile dans le fleuve c’est une pollution. Dans les pinasses, on peut avoir des fuites d’huile ou encore avec l’absence de latrines, les déchets vont directement dans le fleuve. », ajoute-il.

En attendant que les acteurs réfléchissent à des voies et moyens pour avoir une longue période de navigabilité sur l’année, le fleuve continue à subir les agressions du fait des hommes et des femmes qui en vivent.

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