Lutter contre la spéculation foncière est une chose, mais il faut aussi veiller à rénover les installations existantes. A Mopti, les basketteurs se trouvent privés de leur emblématique terrain de Gangal depuis une année.
Mopti, fin d’après-midi. Il flotte dans l’air une fumée de poussière accompagnée par les bruits de tirs et passe de balle des jeunes joueurs de football. A première vue, on s’y perd car le jeu ne semble répondre à aucune règle.
Nous sommes au terrain scolaire de Gangal, en plein cœur de la ville. Le terrain, contigu à l’Alliance franco-malienne, fait face au Groupe scolaire Robert Cissé, la plus grande école fondamentale de la ville.
Un terrain emblématique
La ville de Mopti dispose de deux clubs de basket-ball : le Debo Club de Mopti et l’US de Sevaré. Contrairement à Sevaré, les jeunes de Mopti peinent à jouer au basket-ball faute de terrains.
Constitué d’un terrain de football et d’un terrain de basket-ball pour la jeunesse, cet espace, communément appelé « terrain scolaire de Gangal », représente, à lui seul, l’histoire de ces deux sports dans la cinquième région.
« Nous avons joué des interligues ici, avant de monter au championnat national du Mali en basketball, à plusieurs reprises avec d’autres équipes régionales et celles de Bamako, et ce bien avant la construction du Stade Barema Bocoum pour la CAN en 2002 », se souvient encore Dedeou Adiawiakoye, ancien joueur de Debo Club, aujourd’hui devenu encadreur au sein de la structure.
Le terrain de basket-ball de Gangal a longtemps été une vitrine de la ville notamment lors des tournois de basket-ball, dans la ville de Mopti. Des paniers en mauvais état, des gradins qui ne peuvent plus recevoir de monde à cause de l’eau du fleuve qui les ont fait s’effondrer… Voilà ce qui reste de ce terrain emblématique. La jeunesse du quartier de Gangal s’est beaucoup battue pour sa rénovation, sans succès.
Rénovation urgente
Selon Aly Famanta, membre du Comité de développement du quartier (CDQ), depuis le début des travaux de rénovation du terrain, ils ont signalé au chef du quartier le mauvais état du chantier : « Nous n’avons pas été écouté, les gradins se sont encore effondrés, et les jeunes basketteurs n’y jouent plus depuis plus d’une année ».
Du côté des autorités municipales, on estime que la rénovation du terrain devrait être financée par le PACUM (Projet d’appui aux communes urbaines du Mali). « La reprise des travaux de rénovation est une question de temps », confie un agent de la mairie.
Mais, il faut le dire, l’explosion démographique de la commune urbaine de Mopti n’a pas été suivie par la construction d’installations sportives à hauteur des souhaits. Les jeunes des quatre quartiers de la ville ont en partage ce terrain de basket-ball, rendant ainsi la rénovation urgente.
Problème d’électrification
« Les jeunes utilisent le terrain de basket-ball du Stade Barema Bocoum, mais il n’y a pas d’électricité. Ils n’ont pas aussi beaucoup de temps de jeu avec un seul terrain pour l’ensemble des catégories. Le maire nous a promis d’achever les travaux du terrain de Gangal, mais nous attendons toujours », explique Hassana Guindo, le président de la ligue régionale de basket-ball.
Pour Dedeou Adiawiakoye, l’électrification des terrains de basket-ball est plus qu’une nécessité, car cette discipline, contrairement au football, ne se joue pas partout et demande beaucoup de temps de jeu. « On nous a clairement signifié au niveau du Stade (Barma Bocoum, ndlr) qu’ils ne peuvent pas nous fournir le courant chaque jour », ajoute-t-il.
En attendant que les travaux du terrain de basket-ball de Gangal reprennent, les jeunes basketteurs sont obligés de partager l’unique terrain entre les cadets et les seniors, et rester à la merci des gestionnaires du Stade pour avoir de l’électricité, les entraînements se poursuivant suivant jusqu’à la tombée de la nuit.