Les conséquences du divorce affectent la vie des enfants, et cela peut être un traumatisme à vie pour certains. Il est donc important que les parents divorcés cultivent le respect mutuel après leur séparation et en présence de leurs enfants.
Souvent, dans nos sociétés, les femmes sont encouragées à rester dans des relations toxiques pour le bien-être de leurs enfants. Les enfants sont témoins d’abus physiques, verbaux et psychologiques du père. Mais, nous parlons rarement de ce que les femmes devraient faire pour le bien-être de leurs enfants, à court et à long terme, après un divorce.
J’aime dire aux gens qu’il vaut mieux divorcer que de se retrouver dans une relation abusive où l’on se sent misérable et malheureuse. Ce qui, en retour, a un effet négatif sur les enfants. Pourtant, il est important de veiller à ce qu’après un divorce, les deux partenaires, surtout lorsqu’ils ont des enfants, ne se méprisent. C’est important, car la façon dont les deux parents parlent l’un de l’autre influence l’affection, la perception, l’amour et le respect des enfants pour chacun d’entre eux.
Mes grands-parents avaient divorcé après quelques années de mariage. Ils avaient eu ma mère et son jeune frère. Ainsi, ma mère a été élevée par ses grands-parents maternels et mon frère est resté avec leur père et ses épouses. Les deux enfants ont reçu une éducation différente, qui les affecte encore tous les deux, à la fin de leur quarantaine.
Impacts négatifs des mots sur les enfants
Bien que les deux parents soient de la même ethnie, ils évoluent dans un style de vie et de valeurs différents. Le père est sédentaire et la mère nomade. Chacun d’eux considère la vie de l’autre comme non authentique et barbare. En fait, ma mère a grandi en entendant des histoires et des mots désobligeants sur son père et sa famille. Quant à son frère, la même chose s’est produite et les gens se sont moqués de lui, parce que sa mère était une nomade qui n’est pas civilisée.
Récemment, ma mère m’a fait cette confidence : « Je détestais tout ce qui concerne mon père et sa famille, je ne voulais pas qu’on me rappelle qu’ils sont ma famille. Pire encore, si je les rencontrais par hasard dans notre village, je me cachais et ne leur parlais pas, simplement parce que je ne voulais pas que les gens sachent que je suis leur fille ». Ce n’était pas la première fois que j’entendais cela de la part d’un enfant de parents divorcés. Il y a quelques années, un ami m’avait aussi dit : « Dans ma classe, il y a un garçon métis, il déteste jouer avec les enfants africains et il utilise des mots grossiers. Quand nous avons enquêté, nous avons découvert que le parent blanc était irrespectueux et raciste envers le parent noir ». L’enfant avait du noir en lui, mais détestait les noirs et les considère comme inférieurs. Cela m’a attristée, surtout l’histoire de ma mère, qui m’a poussée à me demander ce que les parents peuvent faire pour que leurs enfants soient fiers des l deux parents, même après un divorce.
Dépasser les différences
À mon avis, c’est simple. D’abord en tant que société où nous affirmons toujours que les femmes devraient se sacrifier pour le bien-être des enfants, nous devrions cultiver une culture de la positivité et du respect envers les femmes divorcées, cesser de les mépriser. Nous devrions également renforcer nos valeurs sociétales en termes de respect et de soutien mutuel, afin que les deux parents divorcés soient capables de projeter une image positive de l’un et l’autre à leurs enfants et qu’ils soient encouragés en ce sens.
Les parents divorcés doivent pouvoir dépasser leurs différences, peu importe la raison du divorce, et éviter de parler mal ou de se manquer du respect. Ils devraient toujours veiller à faire valoir les aspects et le comportement positifs de l’autre auprès de leurs enfants. Ils devraient aussi laisser ces derniers développer leur propre jugement et leur perception en se basant sur les comportements de chacun des parents plutôt qu’en les influençant. De cette façon, nous pouvons construire des sociétés où les enfants de parents divorcés s’épanouissent et ne sont pas malmenés parce que leur mère n’était pas assez soumise pour rester dans une relation.