Santé sexuelle et reproductive : l’accès des albinos en question
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Santé sexuelle et reproductive : l’accès des albinos en question

Au Mali, l’accès difficile des albinos aux services de santé sexuelle et reproductive s’expliquerait par les préjugés autour de cette maladie et la stigmatisation qui en découle.

Les albinos figurent parmi les personnes vivant avec handicap. Sachant que l’accès à la santé est un droit primordial, des albinos ont pourtant du mal à bénéficier des services de santé sexuelle et reproductive comme il se doit. Un problème qui vient aggraver l’exclusion sociale à laquelle ces personnes sont souvent confrontées. Pourtant, au regard de l’importance d’avoir accès à ces services, les acteurs doivent mettre tout le monde sur un pied d’égalité.

Pour les services de la santé sexuelle et reproductive, qu’ils émanent du secteur public ou privé, la répartition concernant les cibles ne doit pas faire l’objet de restriction pour les personnes vivant avec handicap. En plus d’être parfois exclus, des albinos expriment aussi les stigmatisations dont ils sont souvent l’objet lorsqu’ils se rendent dans des centres de santé. Le comble, selon certains, est que cette attitude vient souvent de certains agents de santé. A cela, s’ajoutent les différentes idées reçues sur l’albinisme, explique Minata Samaké, albinos elle-même.

Prise en charge holistique

Samaké déplore la non prise en charge des albinos lorsqu’il s’agit des services de la santé sexuelle et reproductive. « Nous sentons une certaine mise à l’écart des albinos lorsqu’il s’agit d’un certain nombre de services parmi lesquels figurent les services SSR ». Leur participation aux activités entrant dans ce cadre est minime. Elle rappelle la nécessité de sensibiliser pour que les albinos ne soient pas de potentielles victimes de désinformation en lien avec les services SSR.

En effet, les acteurs du domaine privé, qu’il s’agisse des associations ou des organisations non gouvernementales, doivent, lors de leurs différentes mobilisations pour la promotion des services de la santé sexuelle et reproductive, impérativement prendre en compte les personnes atteintes d’albinisme. Naba Samaké est actrice de la promotion de la SSR et chargée de communication de l’ONG ASDAP. Elle reconnait que la participation des albinos est moyenne. « Néanmoins, lorsqu’elles viennent lors des activités, elles sont prises en charge comme les autres », précise-t-elle.

Attentes

Pourtant, une prise en compte sera une opportunité pour que les albinos puissent exprimer leurs besoins en matière de santé sexuelle et reproductive. Les besoins des personnes atteintes d’albinisme en matière de santé de la reproduction est semblable à ceux des autres personnes.

Elles souhaitent, à cet effet, une prise en charge sans discrimination de la part des professionnels de la santé. « Nos attentes sont que les agents de santé, notamment les infirmiers et les sages-femmes, puissent nous traiter comme les autres. », recommande Minata Samaké. Pourtant, au Mali, il existe une loi relative aux droits des personnes vivant avec un handicap. Cette loi préconise une assistance adaptée.

Contrairement aux autres, la plupart des albinos sont confrontés aux regards curieux de la société. C’est pourquoi certains albinos jugent nécessaire d’éviter de fréquenter les lieux publics, notamment les centres de santé et  les écoles. « Les personnes atteintes d’albinisme se font curieusement regarder dans certains lieux publics. C’est pourquoi, il arrive parfois que nous  ayons peur de nous y rendre pour éviter les moqueries ou d’autres comportements allant dans le sens de la stigmatisation. Surtout quand il s’agit des services qui relèvent de la santé sexuelle et reproductive », insiste M’bafili Kamissoko, albinos elle aussi.

Kamissoko interpelle les autorités sanitaires pour une sensibilisation des agents de santé sur la prise en charge des personnes vivant avec handicap, plus particulièrement celles atteintes par la maladie de l’albinisme.

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