Vivre en location à Bamako n’est pas chose aisée. Vivre en colocation est encore pire. La plupart du temps, l’environnement est insupportable, surtout dans les quartiers périphériques. Problèmes d’électricité ou d’eau, disputes, fixation d’une heure d’entrée, etc. : la liste des difficultés est longue et loin d’être exhaustive, écrit la blogueuse Dima Kontao.
« Nous sommes quatre familles dans la cour commune, ce qui nous amène à partager la cuisine, les toilettes et la concession. Tous les problèmes viennent de là. Les toilettes sont mal utilisées. Chacune balaye la devanture de sa maison et laisse les ordures près de son voisin ou, si l’une prépare des bons plats, elle se vante en montrant que sa famille est bien nourrie. Bonjour les moqueries ! ».
Ce témoignage de Oumou Cissé, qui vit en colocation, n’est que la face visible de cette situation. « Les problèmes viennent très généralement des femmes, car elles accordent beaucoup d’importance aux petits détails. A force d’être jalouses, elles mettent l’éducation des enfants en péril », fait remarquer Fatou Diaby, vivant également en colocation.
Agression au couteau
Dans les concessions à plusieurs, les gens ayant des habitudes et même souvent des cultures différentes ne parviennent pas à souffler dans la même trompette. Musique à fond, raillerie, agressions font partie du quotidien de ceux qui vivent en colocation. C’est le cas de Maïmouna Dicko, partageant une cour commune avec deux familles à Sabalibougou.
« Ma voisine me critique en jouant des musiques provocantes, raconte-t-elle. Un jour, elle s’est mise à insulter mon chat qui a mangé ses poissons séchés. Elle proférait des injures graves à mon égard. On est même allées jusqu’à s’agresser avec des couteaux. Aujourd’hui, chacune a découvert le vrai visage de l’autre. »
Fermeture à heure fixe
Vivre en colocation à Bamako rime aussi avec une certaine dictature des propriétaires, qui imposent leurs règles de vie aux locataires. Certains vont jusqu’à fixer une heure à laquelle la porte doit être fermée. Celui qui reste dehors jusqu’à une certaine heure est obligé de dormir dehors ou devant la porte. Beaucoup vivent ce genre de situation.
Boubacar Diarra, locataire à Bamako-coura a été contraint, une fois, de dormir dehors parce que son propriétaire ferme la porte depuis 20 heures. « Quand on vit en location, on ne peut pas vivre comme on le souhaite car tout ce qu’on fait ou entreprend est mal interprété par d’autres, souligne-t-il. Le propriétaire quitte la mosquée à 20h et boucle sa porte. Il est très catégorique, je ne peux même pas écouter de la musique quand je le souhaite », se lamente-t-il.
Des concessions mal tenues
En période hivernale, certains locataires vivent un véritable calvaire. Des maisons sans le moindre entretien. Même si le propriétaire est informé, il fait la sourde oreille.
Comme Mohamed Camara, beaucoup sont obligés de supporter cette situation avant de trouver mieux en fonction de leurs bourses. « Pendant l’hivernage, on souffre dans ce taudis, les plafonds sont troués, et l’eau de pluie s’invite dans nos chambres, les toilettes sont remplies de déchets, le propriétaire prend tout son temps avant de réparer. Mais, quand il s’agit de ses 30000 FCFA, il se précipite pour venir nous voir à la fin du mois. C’est la pauvreté qui nous pousse à vivre ainsi, ce n’est pas une volonté. Avoir une maison en sa possession est loin d’être à la portée de tous », confie-t-il.
Au regard du calvaire des populations, notamment les plus démunies, il serait salutaire que les autorités s’investissent véritablement dans la mise en application d’une règlementation encadrant la location au Mali.
Il y a des textes qui regissent et reglementent la location. Il aurait ete interessant de passer en revue ses textes: leurs insuffisances, et ce qu’il y a lieu de faire. Votre article serait interressant si un yel travail avait ete fait.
Le travail serait plus interessant s’il y avait une revue des textes existants qui regissent la location en montrant leurs firces et faiblesses, et en faisant une ou des propositions d’amelioration.