Entre avancée du désert, surexploitation des ressources naturelles, précipitations aléatoires, le Mali fait face à des défis environnementaux majeurs. Le blogueur Ousmane Makaveli explique comment le pays peut tirer profit des opportunités qu’offrent les changements climatiques.
Avec une croissance de 3,05% en 2023 de sa population et un climat de plus en plus instable, il est crucial de comprendre les problèmes posés par les changements climatiques au Mali. Le Mali peut tirer parti de ces changements pour progresser vers un avenir durable.
Les changements climatiques sont principalement attribuables aux gaz à effet de serre additionnels, résultant de l’activité humaine. Au Mali, l’utilisation intensive des ressources naturelles, la combustion du pétrole et du charbon, ainsi que les pratiques chimiques dans l’agriculture et l’élevage contribuent à ces émissions.
En raison de la prédominance des zones arides ou semi-arides couvrant les deux tiers du pays, les terres autrefois fertiles connaissent une transformation progressive en déserts, ce qui accentue les défis environnementaux déjà urgents, et s’ajoute à une situation sécuritaire difficile.
Répercussions sur les populations rurales
Le changement climatique peut être un facteur aggravant, voire déclencheur de tensions sociales. Les éleveurs, les agriculteurs et les pêcheurs se retrouvent souvent en conflit en raison de la diminution des terres exploitables et de la raréfaction des ressources en eau. La croissance démographique du pays (3,6% par an) et l’urbanisation galopante exercent une pression supplémentaire sur les ressources naturelles limitées.
Tandis que les effets des changements climatiques se traduisent par des phénomènes météorologiques extrêmes tels que les sécheresses, les inondations et les tempêtes de sable, qui ont des répercussions directes sur les activités agricoles, la sécurité alimentaire et la survie des populations. Les communautés rurales sont particulièrement touchées, dépendant souvent de l’agriculture et de l’élevage pour leur subsistance. Le secteur primaire emploie environ 80% des actifs au Mali.
Face à ces défis, il est essentiel de mettre en œuvre des mesures d’adaptation et d’atténuation pour protéger l’environnement et soutenir le développement durable. Des emplois verts peuvent être créés dans tous les secteurs d’activité tels que le numérique, l’agriculture, l’élevage, la pêche, l’artisanat et les industries, en exploitant de manière durable les ressources naturelles.
Le respect de l’environnement tout au long de la chaîne de production est essentiel. Par exemple, le recyclage des déchets, l’adoption de pratiques agricoles écologiques, la production de biogaz à partir des déchets végétaux, la vulgarisation de culture fourragère pour l’alimentation bétail, l’aquaculture durable sont autant d’initiatives qui peuvent être mises en œuvre.
Avenir résilient
Ces actions environnementales offrent une chance unique aux jeunes maliens de créer des emplois décents et de contribuer à un développement économique durable. En se positionnant dans ces secteurs, ils peuvent jouer un rôle actif dans la préservation et la restauration de l’environnement. Les emplois verts permettent de concilier la croissance économique avec la protection de la nature, offrant ainsi des perspectives d’avenir prometteuses pour les jeunes générations.
Les emplois verts offrent une voie vers un avenir plus résilient, où la préservation de l’environnement est au cœur des actions. En investissant dans des pratiques durables et en favorisant l’innovation, le Mali peut se positionner en tant que leader régional dans la lutte contre les changements climatiques, tout en améliorant les conditions de vie de sa population.
Cet article a été publié avec le soutien de l’ONG Mali-Folkecenter Nyetaa à travers le projet Innov-ReC