Le charbon de bois est la principale source d’énergie de cuisson pour la majorité des Maliens, malgré son impact environnemental dévastateur.
Imaginez la quantité de charbon de bois nécessaire à la préparation du thé dans les « grins » du Mali chaque jour. Imaginez encore la quantité de charbon de bois pour les cuissons quotidiennes dans tous les foyers maliens. Maintenant, visualisez le nombre d’arbres à abattre pour produire ce charbon, que ce soit pour une journée, une semaine ou une année ! Selon des estimations de la Cellule de gestion du système d’information forestier ( CG-SIFOR), datées de 2020, les besoins de consommation dépassent 10 millions de tonnes de charbon de bois par an.
Lorsqu’une source d’énergie comme le charbon de bois est utilisée à l’échelle de tout un pays pour la cuisson, il est inévitable que l’impact environnemental soit significatif. Avec son corollaire de déforestation effrénée, environ 400 000 hectares de forêts sont détruites.
Aussi par des émissions massives de gaz à effet de serre, le dioxyde de carbone (CO2), un gaz contribuant au changement climatique.
De plus, l’utilisation du charbon de bois libère divers polluants, y compris le monoxyde de carbone (CO), un gaz toxique et potentiellement mortel. Elle génère également des composés organiques volatils (COV) et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), qui sont respectivement associés à des problèmes respiratoires, des irritations oculaires et une augmentation du risque de certains cancers. En outre, la combustion produit des particules fines (PM2.5 et PM10), qui peuvent être inhalées dans les poumons, exacerbant ainsi les problèmes respiratoires.
La production traditionnelle de charbon de bois, qui implique l’abattage d’arbres, se fait par la carbonisation de bois dans des fours en terre. Au cours du siècle dernier, le Mali a perdu plus de 80% de sa superficie forestière.
Prise de conscience
Le premier pas vers un avenir durable est la prise de conscience des dangers liés à l’utilisation du charbon de bois. Elle passe par des programmes éducatifs axés sur le respect de l’environnement et la conservation des ressources naturelles.
Il est également crucial de reconnaître et de valoriser le potentiel énergétique énorme du Mali, que ce soit l’énergie solaire, éolienne ou encore les biodigesteurs.
L’adoption et le soutien des solutions alternatives au charbon de bois est une nécessité. Cela peut être réalisé en soutenant et en subventionnant les initiatives et entreprises qui proposent des énergies renouvelables. Les politiques gouvernementales peuvent rendre le charbon de bois plus coûteux, incitant ainsi les consommateurs à se tourner vers des alternatives comme le gaz, les biodigesteurs ou les fours améliorés.
L’abandon de l’utilisation du charbon de bois présente de nombreux avantages. Sur le plan environnemental, cela peut réduire la déforestation. Sur le plan sanitaire, cela peut améliorer la qualité de l’air intérieur et extérieur, réduire le risque de maladies respiratoires liées à l’inhalation de fumée.
Au Mali, la déforestation est un défi de taille, mais avec une prise de conscience, une politique adaptée et l’adoption de solutions énergétiques alternatives, elle peut être stoppée.