L’ampleur des conflits a fait des déplacés internes dans la région de Mopti et ailleurs. Il est nécessaire de multiplier les démarches pour la consolidation de la paix et de la cohésion sociale sur les sites de déplacés afin d’y promouvoir le vivre-ensemble.
« La guerre a un début mais l’on ignore exactement quand est-ce qu’elle prendra fin », dit un adage populaire au Mali. Le centre du Mali est un foyer d’instabilité à cause de l’activisme des groupes extrémistes violents et des conflits locaux. Cette crise a provoqué d’importants déplacements internes de populations. Ainsi, la ville de Mopti fait partie des lieux qui abritent ces personnes.
Parmi eux, on compte plusieurs communautés issues des régions du centre. Autrefois, bien avant l’arrivée de la crise dans ces localités, ces communautés vivaient en parfaite harmonie. Aujourd’hui, la réalité est autre. Pourtant, les uns et les autres gagneront à s’unir pour cultiver le vivre-ensemble. A cet effet, il urge de faire des démarches pour la promotion de ce vivre-ensemble sur ces sites de déplacés.
Parler le langage de la paix
Il est important aujourd’hui de prendre en compte l’aspect de la cohabitation entre les déplacés sur ces sites. Sachant qu’une atmosphère de méfiance règne, il est nécessaire de mener des campagnes de sensibilisation pour appeler les uns à accepter les autres dans la diversité.
« Nous restons méfiants en ce qui concerne l’arrivée d’une autre communauté sur notre site. On ne sait pas qui est qui ou qui est capable de faire quoi. Donc, le mieux pour nous, c’est de rester entre nous pour éviter des problèmes », a laissé entendre Zoumana, un déplacé lors de notre passage sur le site Bargondaga, à Mopti.
Cet appel doit avoir pour objectif d’inculquer les valeurs de la paix et de la cohésion sociale en allant au-delà des préjugés qui accusent les uns d’être à la base du conflit et les autres d’en être les victimes.
« Servir d’exemple »
La fin de la crise sécuritaire est l’aspiration des Maliens en général. Alors, on ne pourra parler de fin de la crise tant que les victimes ne commencent à se pardonner. Il faudra amener les uns à éteindre les étincelles au lieu de continuer à les raviver. Les sites de déplacés doivent servir d’exemple pour briser les préjugés autour de ce conflit. Les réfugiés doivent jouer leur rôle en vivant en harmonie. Ceci sera un message fort et un appel au retour à la paix.
Pour finir, les organisations non gouvernementales, les associations militant pour la promotion de la paix doivent jouer leur partition pour promouvoir le vivre-ensemble sur les sites de déplacés. Cette démarche serait un grand pas pour le retour de la paix et de la cohésion sociale au centre du Mali.