A l’instar des autres régions du centre du Mali, San est confrontée à une crise sécuritaire depuis quelques années. Face à cette situation, la jeunesse se tourne vers le sport pour restaurer la paix.
La ville de San est un carrefour commercial par excellence. Ce qui en fait une zone de brassage communautaire et culturel. Plusieurs communautés cohabitent de manière pacifique à San depuis des siècles.
Avec l’éclatement de la crise sécuritaire dans le centre du Mali, notamment dans la région de Mopti, la situation est devenue difficile. La psychose a gagné les populations. Les gens ne peuvent plus se déplacer librement comme par le passé, à cause de la présence de groupes armés radicaux et de milices d’autodéfense.
Pour changer cette donne, la jeunesse de la région a misé sur le pouvoir fédérateur du sport pour renforcer la cohésion entre les différentes communautés. A travers des organismes de jeunes tels que la Jeune chambre internationale Sanké, le conseil régional de la jeunesse et la coordination locale de l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM), diverses compétitions ont été initiées.
Vecteur de paix
Fakoro Traoré est originaire de Santoro, un quartier populaire de San. Le jeune homme est gardien de but dans le club de son quartier. Pour lui, les jeunes doivent se démarquer des différends entre vieilles personnes. Ils doivent se donner la main, jouer, et faire du sport un cadre de contact et d’échanges afin de préserver la paix et la communion. « Je pense que si les jeunes jouent ensemble et partagent la joie de vivre-ensemble, les parents finiront par mettre de côté les rancœurs de longue date », estime Traoré, qui milite également au sein de la JCI Sanké.
Dans le cadre de la mise en œuvre de son plan d’action 2022, la Jeune chambre internationale Sanké a initié une compétition d’athlétisme dénommée « Sport et Paix », le 14 mars dernier. L’activité s’inscrit dans le cadre du vivre-ensemble et de la consolidation de la paix dans la région.
Selon le président de la JCI Sanké, Moustaph Keïta, à la tête de l’organisation depuis janvier 2022, l’initiative vise à rapprocher les jeunes et promouvoir le vivre-ensemble dans la ville à travers le sport.
Pour Ibrahim Tigana, élève résident à San, le sport, le football en particulier, est un facteur qui réunit et crée des liens entre les jeunes. C’est aussi un moyen pour se faire des amis. Le sport est un vecteur de cohésion sociale. Il transmet de nombreuses valeurs.
Nous devons alors en faire usage pour magnifier les liens sociaux afin de préserver la paix et la stabilité dans notre environnement social.
Cheick Oumar Cissoko a participé à la formation sur le blogging et l’utilisation des réseaux sociaux destinée à 15 jeunes à San.