Les communicatrices traditionnelles ne sont pas restées en marge de la riposte contre la Covid-19. Usant de leur notoriété auprès des populations, elles tentent de contribuer à un changement de comportement dans les milieux les plus récalcitrants.
La lutte contre la Covid-19 préoccupe depuis des mois le monde entier. Au Mali, plusieurs organisations féminines sont engagées dans la lutte contre la pandémie. Les communicatrices traditionnelles sont en première ligne de ce combat. Elles ont mené plusieurs activités auprès des populations reculées pour stopper la propagation de la maladie.
En commune III du district de Bamako, le réseau des femmes communicatrices traditionnelles, affilié au Réseau des communicateurs traditionnels (Recotrade) est à pied d’œuvre pour lutter efficacement contre le coronavirus.
Sensibilisation dans les marchés
Le Recotrade, à travers ses coordinations dans les six communes de Bamako, sensibilisent sur le virus. Avec ses camarades, la coordinatrice de la commune III du district de Bamako, Mariam Simpa Kouyaté, a mené plusieurs activités. Plusieurs journées de sensibilisation ont été organisées dans les différents marchés de la commune. Le réseau a également fait du porte-à-porte, distribué des masques, des savons et du gel hydro-alcoolique. « En menant ces différentes sensibilisations, nous avons été confrontées à des difficultés. Certaines femmes ne croient pas que le coronavirus existe. Il y a des moments où on nous traite de tous les noms. Cependant, nous sommes restées concentrées sur notre objectif », explique-t-elle.
En septembre dernier, en collaboration avec le ministère de la Culture, le réseau a étendu ses campagnes de sensibilisation au-delà de Bamako, jusque dans les noyaux ruraux du pays.
Radios et réseaux sociaux
Les communicatrices traditionnelles ont utilisé à la fois les médias traditionnels et les réseaux sociaux. Chaque fois qu’elles ont l’occasion, elles se font inviter dans des émissions à forte audience pour prêcher un changement de comportement.
L’association « Djeliya Kan » est un regroupement de griots de Kita, dans la région de Kayes. Sa coordinatrice et cantatrice de renom, Kandia Kouyaté, a initié avec d’autres griottes des caravanes de sensibilisation pour toucher plus de monde. Son association a même réalisé un clip pour appeler au respect des gestes barrières.
La Covid-19 est entrée dans une autre phase au Mali. Les cas de contamination journaliers dépassent, depuis quelques jours, la centaine. Une situation qui inquiète davantage. Les communicatrices traditionnelles des autres localités peuvent également emboiter le pas à celles de Bamako pour donner plus d’ampleur à la riposte contre la Covid-19, qui persiste à cause de l’inobservance des mesures édictées par bon nombre de Maliens.