Avec l’irruption de la Covid-19, les entrepreneuses ont créé des produits ou services innovants pour répondre aux besoins des communautés. A Tombouctou, leur apport a été déterminant dans la lutte contre la pandémie.
Le vendredi 10 avril 2020, l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta s’adressait aux Maliens dans le cadre de la riposte contre la Covid-19, notamment sur le plan social et sanitaire. Avec l’opération « un Malien, un masque », les entreprises locales ont été mises à contribution pour la production de masques.
A Tombouctou, les entrepreneuses ont été en première ligne dans un contexte difficile marqué par des conséquences économiques graves. Avant même l’opération de distribution de masques, certains ateliers de couture tenus par des femmes avaient commencé une large distribution de masques lavables aux populations.
Dès la première décade du mois d’avril 2020, le centre de formation Dia Style, géré par Haidara Diahara Touré, a fait un don de 500 masques de protection et quelques cartons de savon pour le personnel de santé et aux populations vulnérables de la ville de Tombouctou.
Pour Diahara Touré, en plus du profit, il s’agit aussi de contribuer à faire de l’humanitaire pour sauver des vies : « Il était de mon devoir de servir ma communauté, l’entreprenariat ce n’est pas seulement du profit. Il faut aider aussi cette population à laquelle nous appartenons. Cependant, il ne faut pas oublier que les femmes ont beaucoup à faire dans la gestion des crises. Il faut seulement leur faire confiance », plaide-t-elle.
A l’instar de cette entreprise, plusieurs autres dirigées par des femmes ont reçu des commandes de plusieurs organisations non gouvernementales. La mission onusienne (Minusma) fait régulièrement des commandes auprès des entrepreneuses locales.
« Made in Tombouctou »
Les entrepreneuses de Tombouctou n’ont pas attendu la promesse du gouvernement malien pour doter les Maliens de masques. Les produits fabriqués localement ont la capacité d’être réutilisés plusieurs fois. Les entreprises ont profité de cette aubaine pour faire la promotion du « made in Tombouctou ». Avec de nombreuses commandes, les entrepreneuses ont donné l’opportunité à d’autres ateliers de couture de bénéficier de marchés relativement juteux.
Dans la « cité des 333 saints », Samina Cissé et Arkia Tandina, deux entrepreneuses spécialisées dans la fabrication du savon local, ont vite compris qu’il fallait s’investir dans une production accrue pour toucher les zones les plus reculées. Ayant des points focaux dans plusieurs localités de la région, elles ont pu faciliter l’accès au savon local pour les populations des zones rurales. Porteuses de solution, les femmes entrepreneures sont un maillon essentiel de l’économie nationale. Elles doivent bénéficier d’une attention particulière pendant cette crise.
L’État et les ONG doivent les aider à avoir des financements dans le cadre du plan de riposte contre la Covid-19. Cet appui peut leur permettre de relancer leurs activités et bénéficier de formations pour améliorer leurs compétences dans la gestion de leurs entreprises après la crise économique.
J’ai trop aimé cet article