Prévention de l’extrémisme violent au Mali : ces acteurs à impliquer pour la paix et la cohésion sociale
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Prévention de l’extrémisme violent au Mali : ces acteurs à impliquer pour la paix et la cohésion sociale

L’implication de nombre d’acteurs, notamment les femmes, est importante dans la lutte et la prévention contre l’extrémisme violent au Mali.

Selon la Politique nationale de lutte et de prévention contre l’extrémisme violent et le terrorisme au Mali, l’extrémisme violent est toute tendance à adopter une attitude, une opinion, extrême, radicale poussée à ses limites ou à ses conséquences extrêmes. Ces pratiques et discours renvoient à des moyens exagérés et parfois violents, mettant en danger des vies humaines. Afin d’éradiquer ce phénomène, plusieurs leaders religieux et organisations de la société civile ont mis en place des initiatives.

Selon Dame Seck, cheffe d’antenne de la cellule de prévention de la radicalisation du district de Bamako, les acteurs « locaux » jouent un rôle crucial dans la lutte contre l’extrémisme violent. « Ils peuvent apporter une connaissance approfondie des dynamiques locales, des réseaux et des communautés, ce qui leur permet de cibler plus efficacement les efforts de prévention et d’intervention. », ajoute-t-il.

Centres pas fonctionnels

En 2023, sur initiative du vivier d’expertise féminin, un groupement de femmes – des centaines de femmes des six communes de Bamako et environs – ont bénéficié des sessions de sensibilisation sur le rôle des femmes et des jeunes dans la consolidation de la paix et la cohésion sociale. « L’idée, en réalité, est d’informer et de sensibiliser la gent féminine et la jeune génération sur les méfaits du terrorisme et comment éviter de tomber dans le piège et se retrouver dans les rangs des groupes terroristes », explique confie Kadidiatou Bah, présidente de ladite organisation.

Le gouvernement du Mali a validé, en 2017, une Politique nationale de lutte et de prévention, piloté par le ministère des Affaires religieuses du culte et des coutumes. Depuis son installation, le comité a priorisé la formation des acteurs locaux (leaders religieux, légitimités traditionnelles, groupements de femmes et jeunes…) : ceux-ci peuvent agir en tant que relais de confiance auprès des individus potentiellement « radicalisés », en offrant un soutien et des alternatives positives à la violence.

« Quatre centres d’écoute et d’orientation ont été construits dans les régions de Ségou, San, Mopti et Gao, tous ceux-ci sont des acquis de la politique nationale de lutte et de prévention contre l’extrémisme violent et le terrorisme », poursuit Dame Seck, cheffe d’antenne de la cellule de lutte contre la radicalisation de Bamako. Ces centres, réalisés grâce au concours de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), ne sont toujours pas fonctionnels faute de financement, selon la même source.

Un chemin miné

Les acteurs « locaux » sont confrontés à plusieurs défis, au nombre desquels il y a le manque de ressources financières et de formation, la stigmatisation, la méfiance et les risques sécuritaires. « Le vivier d’expertise féminin en prévention et gestion des conflits avait pour but de toucher directement les zones affectées par la crise, mais vu le contexte sécuritaire, ce n’était pas vraiment évident pour nous », a déclaré Mme Kadidiatou Bah, présidente du vivier d’expertise féminin en prévention et gestion des conflits.

Le manque de formation spécifique pour faire face à l’extrémisme violent est aussi un frein pour ces citoyens engagés. Malgré ces défis, il est important de reconnaître la place prépondérante qu’occupent ces acteurs dans la prévention et la lutte contre ces phénomènes. Leur implication est essentielle pour renforcer les efforts de prévention et d’intervention.

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