De la même façon que la Loi Oumou Ba propose de réserver au moins 30% des fonctions nominatives et électives aux femmes, j’estime qu’il faut des mesures volontaristes à l’endroit des deux millions de nos concitoyens vivant avec un handicap, écrit le blogueur Diando.
Au Mali, le mois d’octobre n’est pas que rose. Depuis deux décennies, il est aussi dédié à la solidarité. Une solidarité au nom de laquelle chaque citoyen est tenu, dans la mesure du possible, de venir en aide à son prochain. Les personnes en situation de handicap font partie des cibles de cet élan de générosité nationale.
Comme la solidarité ne saurait se résumer à l’aspect matériel, je me permets de plaider pour un quota dans les postes électifs et nominatifs en faveur des handicapés.
Des politiques qui tiennent compte de leurs besoins
De la même façon que la Loi Oumou Ba, du nom de l’ancienne ministre de la Promotion de l’enfant et de la femme, qui propose de réserver au moins 30% des fonctions nominatives et électives aux femmes, j’estime qu’il faut des mesures volontaristes à l’endroit des deux millions de nos concitoyens vivant avec un handicap. Ils représentent quand même 15% de la population.
La prise en charge des personnes vivant avec un handicap dans les processus politiques est un préalable à toute action allant dans le sens de leur meilleure intégration sociale. On n’est jamais mieux servi que par soi-même. Et comme le disait Gandhi : « Tout ce qui est fait pour moi, sans moi, est fait contre moi ». L’existence de personnes ayant un handicap dans les différentes institutions permettrait de mettre en place des politiques qui tiennent en compte leurs besoins et à ces personnes de ne pas se sentir marginalisés.
Avoir confiance en soi
Donner la chance aux handicapés d’exercer des fonctions de responsabilités leur permettra aussi d’avoir confiance eux. Beaucoup, du fait de la discrimination qu’ils subissent et des stéréotypes à leur encontre, finissent en effet par croire qu’ils ne peuvent rien faire de leur vie, et qu’ils n’ont pas d’autres choix que de mendier. Mais c’est loin d’être vrai.
Celui qui est amputé d’un bras ou d’une jambe peut toujours se servir de sa tête et exercer une fonction intellectuelle, de la même façon que toute personne « normale ». On a vu un des meilleurs ministres des finances de l’Allemagne en fauteuil roulant. Et Roosevelt, un des plus grands présidents américains, n’était-il pas lui aussi handicapé ? Si Amadou et Mariam sont des chanteurs mondialement reconnus alors qu’ils sont aveugles, d’autres Maliens peuvent aussi faire des choses extraordinaires malgré leur handicap.
Il est temps de montrer à ces personnes porteurs de handicaps qu’ils ne valent pas moins que nous autres.