Après sa réélection pour un second mandat, le président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) a laissé entendre qu’il ferait de la jeunesse sa priorité. Mais j’ai du mal à le croire, étant donné qu’il n’a pas tenu les promesses faites au début de son premier mandat en 2013, écrit le blogueur Dramane Traoré.
Ce n’est pas la première fois qu’IBK fait des promesses à la veille d’une investiture. En 2013, il avait promis le bonheur aux Maliens en jurant de restaurer l’honneur du Mali, de créer des milliers d’emplois pour les jeunes, de mener une lutte implacable contre la corruption et de ramener la paix. Ce premier mandat s’est achevé sans qu’aucune de ces promesses ne soit tenue. Pis, le népotisme et le clientélisme alimentés sciemment par ses amis et sa famille politique n’ont laissé aucune chance à la jeunesse.
En plus, pendant la campagne électorale, IBK n’a pas donné l’impression qu’il disposait d’un programme clair pour l’épanouissement de la jeunesse. Sa stratégie de campagne n’a consisté qu’à présenter aux populations des réalisations supposées ou avérées qu’il aurait réussies au cours de son premier mandat. Pour qu’il réussisse son pari, il devrait avoir un plan d’action pour parer aux problèmes du chômage, de l’insécurité et de l’extrémisme violent. Il n’y aura pas d’avenir sûr pour les jeunes au Mali si ces problèmes ne trouvent pas de solutions convaincantes.
C’est vrai qu’une jeune femme de 35 ans, Kamissa Camara, vient d’être nommée ministre des Affaires étrangères. C’est une bonne chose, mais ça ne suffit pas. Les jeunes ont besoin principalement des emplois, et le gouvernement sera jugé par les jeunes par le nombre d’emplois qu’il va aider à créer.
Les jeunes doivent prendre en main leur destin
Les politiciens cherchent avant tout à assouvir leurs propres ambitions, et IBK ne fait pas exception. Il ne fera rien en faveur des jeunes s’il n’y est pas obligé, étant donné que c’est son dernier mandat et qu’il n’aura plus besoin de les courtiser pour avoir des voix. C’est pourquoi les jeunes Maliens doivent se mobiliser particulièrement pendant ce second mandat pour faire pression sur le gouvernement afin qu’il mette en place des politiques qui répondent à leurs préoccupations.
Mais cette vigilance à elle seule ne suffira pas, que ce soit pour ce mandat ou pour faire face aux gouvernements à venir. Les jeunes doivent prendre conscience de la nécessité pour eux de participer aux prises de décisions pour que les politiques d’emplois, d’éducation et de formation puissent être revisitées et adaptées aux défis qui se posent à eux. C’est pourquoi, ils devraient s’engager massivement et présenter des candidatures aux prochaines élections législatives pour avoir des voix à l’Assemblée nationale et des postes stratégiques dans le gouvernement. Ils doivent cesser de croire aux discours mielleux de ceux qui leur promettent monts et merveilles, et faire des efforts pour prendre leur destin en main.