Le blogueur Aliou Diallo convie à une promenade dans la ville de Kayes : chemins de fer, bâtiments coloniaux, site touristique et culturel.
Nous bouclons un séjour de quatre jours à Kayes, « la cité des rails », située à 600 km au nord-ouest de Bamako, la capitale. Nous avons eu la chance de découvrir la ville, de voir les bâtiments coloniaux, de visiter la gare du train voyageur. Nous avons arpenté les artères d’une ville qui garde encore les traces de la colonisation. Dans la première capitale administrative du Soudan français (actuel Mali), d’un quartier à un autre, on découvre les vestiges de la période coloniale.
L’architecture de certains bâtiments centenaires et leurs matériaux de construction rappellent cette période. À la cité des rails, en face de la gare du train voyageur, des bâtiments construits avant l’indépendance continuent encore d’être occupés. Certains sont délabrés, mais d’autres sont devenus des hôtels. « Tous ces bâtiments ont été construits avant l’indépendance et ils nous servent toujours. Le nôtre, Hôtel du rail, fait partie de ceux qui restent intacts », explique Ousmane Traoré, chambrier.
Le silence de la gare
Le train est à l’arrêt depuis le 17 mars 2018 à la suite d’une panne de la locomotive CC 2205. À la question de savoir comment il vit cette situation, Abdoulaye Sissoko, commerçant devant la gare, répond : « L’activité économique de Kayes tourne au tour du train, pas seulement de la ville, mais de partout dans la région ou passait le train. Ici, la devanture de la gare, grouillait de monde quand le train était encore en activité. »
À la gare, les installations sont tristement silencieuses. À l’entrée, on peut lire sur un tableau noir : « Le départ du train 13 autoroute Kayes-Bamako est reporté à une date ultérieure ». Autant dire à la Saint-Glinglin. « Mais cela nous permet au moins de nous dire que l’arrêt du train n’est pas définitif », explique un groupe de cheminot qui prend du thé sur les rails.
Un haut-lieu touristique
Kayes est une région de tourisme par excellence. Le brassage culturel se fait sentir jusque dans la nomenclature des quartiers de la ville. Légal Ségou, Khasso, Plateau… Chaque quartier à une histoire. Plus loin, dans le centre-ville, les quartiers où vivaient les colons gardent encore les traces de ce passage. Les quartiers Liberté, Plateau sont les équivalents de Saint-Louis, Rufisque au Sénégal.
À quinze kilomètres de ville de Kayes, sur la route de Bafoulabe, dans la commune de Hawa Dembaya, il y a l’une des pièces maitresses du guide touristique de la région : le fort de Médine. Un lieu emblématique et chargé d’histoires. Il y a la première école du Soudan français, le premier palais colonial ou encore les traces de la résistance française face aux troupes d’El Hadj Oumar Tall en 1857. Sur la même route, une escale au Centre Toumbi-Fara permet de découvrir toute la richesse culturelle des peuples de la région. « Ici, avec mes propres ressources, j’ai réuni toute l’histoire du peuple de la région, leurs parures, leurs instruments de musique ou encore leurs instruments de cuisine », explique le promoteur M. Adama Sacko.
Routes en mauvais état
Kayes est une ville pas aussi différente des autres villes maliennes. L’administration publique n’est pas visible dans le quotidien des populations. Les grands bâtis, les grandes ou moyennes entreprises pourvoyeur d’emplois sont tous aux mains des particuliers. Dans la ville, l’état des routes n’est pas enviable, pas mieux que celles de la ville Mopti.
La route qui mène à hôpital régional est impraticable. Et la maladie de coronavirus ? « La maladie n’existe qu’au gouvernorat et au grand hôpital où sont traités les malades », ironise Amadi, conducteur de tricycle. Dans le marché et d’autres endroits de la ville, rares sont ceux qui portent des masques.
J’ai espoir que nous rétrouverons le mali d’avant inchallah.