laissez etudier ELEVES
article comment count is: 5

Laissez-nous étudier, s’il vous plaît !

Dans ce billet, le blogueur Ousmane Makaveli pousse un cri de cœur pour l’éducation des enfants au Mali où le système éducatif est paralysé par les grèves interminables, celles des profs et celles des élèves et étudiants.

Dois-je vous rappeler que vous, les gouvernants, êtes le fruit de l’école publique malienne ? Que c’est elle qui a fait de vous ce que vous êtes aujourd’hui ? Que voulez-vous que l’Histoire retienne de vous ? Des parents qui n’ont jamais su assurer l’éducation de leurs enfants ? Est-ce vraiment nécessaire de vous dire que, depuis 1991, l’éducation dans ce pays s’est délitée et a été vidée de sa substance ? Elle ne forme plus l’homme, le citoyen, des hommes compétents. Ne voyez-vous pas le taux de chômage ? La montée de l’incivisme, l’insécurité ?

Les grèves récurrentes en milieu scolaire sont le signe d’une misère morale et sociale. Les problèmes de l’école malienne ne sont pas infrastructurels, structurels, systémiques. Elle souffre d’un cruel déficit de vision, de rêve et d’ambition. Car comme le disait Aimé Césaire, « les civilisations ne pourrissent pas par la tête mais par le cœur ».

Ce qui doit être dit à vous, les dirigeants, c’est que l’école ne sert pas qu’à délivrer des diplômes ou des certificats, mais à accentuer ce qu’il y a de meilleur en chacun de nous, l’amour le respect et la serviabilité. Donc, si vous négligez l’éducation des enfants, demain ils seront les bandits, les terroristes qui hanteront votre quiétude, qui feront du monde une jungle. Si vous ne vous impliquez pas pour l’éducation des enfants, ils seront les nouvelles recrues des obscurantistes djihadistes.

Je vous invite à imaginer l’avenir du Mali avec des milliers de jeunes non instruits, ce que vous voyez est-il reluisant ? Le plus grand danger pour notre pays, ce n’est pas le terrorisme, l’insécurité, le réchauffement climatique, mais la démission dans l’éducation des enfants. Un enfant éduqué fait la gloire de tout le pays, un enfant non instruit peut faire le déshonneur de toute la nation. Ce n’est pas l’État seul qui est responsable de la dégradation de notre système éducatif, mais aussi les instituteurs et les parents d’élevés.

Pendant combien de temps aurons-nous recours à d’autres nationalités pour travailler chez nous, construire notre pays a notre place, car nous n’arrivons pas à former la ressource humaine ? Combien de temps mendierons-nous notre développement ? Sommes-nous condamnés à être à la traîne du monde ?

Alors, c’est donc vrai, pour être bien instruit ici, il faut être riche, s’inscrire dans une école privée ou partir dans d’autres pays. Mais, que faites-vous de tous ces gens, ces pauvres qui n’ont pas les moyens ? Leur précarité doit les prédestiner à l’ignorance ? Combien de temps l’école continuera-t-elle à favoriser les disparités, à créer les inégalités entre les nantis et les pauvres ? À consolider le plafond de verre ?

L’éducation doit être gratuite, de qualité et accessible pour nous tous sans distinction.  Amadou Hampâté Ba disait que l’un des rôles de l’homme sur terre est de s’instruire, d’apprendre des autres pour à son tour agrémenter, enrichir pour transmettre à la postérité ce qu’il a appris. Ceci met en relief le caractère sacré, humain, divin, social, de l’éducation au-delà même de l’obligation politique.

Quels parents êtes-vous si nous n’arrivez pas à vous lever pour l’éducation de nos enfants ?

Quels hommes êtes-vous si vous êtes incapables de consensus pour garantir l’instruction de nos enfants ? Quels activistes, militants-vous êtes si vous restez de marbre face à l’effritement de l’avenir de vos sœurs, frères ?

Quels citoyens êtes-vous ? Vous êtes passifs alors que la fermeture des écoles ouvre la porte de la prison, de l’ignorance pour les enfants.

 

Est-ce que vous avez trouvé cet article utile?

Partagez-nous votre opinion

Les commentaires récents (5)

  1. Si seulement l’état les enseignants les parents d’élèves et même les eleves avaient conscience des consequences de tous ces grèves. Surtout pour nous qui sommes en classe d’examens précisement au bac.