Dans la ville de Ségou, lundi est jour de foire. Derrière ce grand rendez-vous commercial, appelé « Ségou Tènè », se cachent des comportements agressifs à l’encontre du fleuve Niger : urine, défécation, ordures. Pour Dioro Cissé, il y a urgence à agir.
Les lundis, très tôt, la ville de Ségou vibre. Cela se voit très vite à travers la circulation. Partout, des tricycles et des charrettes transportent des personnes et leurs produits pour la grande foire autrement appelée « Ségou Tènè ».
En effet, ce marché, très réputé, est fréquenté par plusieurs marchands de la ville et des populations des villages périphériques, notamment celles de l’interfleuve. On y trouve toutes sortes d’articles. La gigantesque place du marché, qui sert aussi de site pour le célèbre Festival sur le Niger, devient noire de monde. Partout, des cris de marchands et d’acheteurs en plein marchandage.
La poubelle
Le marché est au bord du fleuve, qui devient la poubelle idéale pour les milliers de marchands et de visiteurs. Certains l’utilisent pour uriner, déféquer et jeter leurs déchets, prétextant que l’eau du fleuve les emportera loin. On peut voir des individus y déverser le contenu de poubelles ou y jeter des objets défectueux.
Avant, les gens se cachaient pour le faire, mais aujourd’hui la pratique est devenue banale. Les regards réprobateurs d’autrui ne dissuadent plus.
La plupart des Ségoviens sont contre cette pratique, mais restent silencieux face à la proportion qu’elle prend. Ainsi, nous avons rencontré sur les berges du fleuve M. Salif Traoré, un pêcheur. Il nous confie son désespoir : « Chaque lundi, je m’engueule avec les marchands, ça dégoute. En plus, ils jettent des ordures, urinent ou défèquent alors que les enfants jouent dans l’eau juste à côté d’eux. »
Plus loin, Ousmane, agent d’un hôtel ségovien installé sur les berges du fleuve, témoigne que plusieurs fois leurs clients se sont plaints. « Cela porte atteinte non seulement à l’image de Ségou, mais c’est une véritable cause de maladie chez l’homme. »
Exposition aux maladies
Pendant la chaleur, des milliers de personnes fréquentent le fleuve pour se baigner. Une fois qu’elles entrent en contact avec l’eau qui est désormais souillée, ils s’exposent aux maladies. « Avec ces pratiques nuisibles, nous transformons l’eau du fleuve en un réservoir de microbes. Nous savons tous que le fleuve de Ségou est très fréquenté. D’ailleurs, nous trouvons beaucoup de jardins maraichers tout au long de ses berges. Une fois qu’on entre en contact avec l’eau, nous sommes automatiquement en danger », confie Dr Issa Tangara de la clinique Wassa.
Il urge de mener des campagnes de sensibilisation pointues sur les berges du fleuve Niger à Ségou, surtout les lundis. Et surtout d’impliquer les pêcheurs qui sont fréquemment sur place. Il faudra aussi mettre en place un comité de pilotage des actions de surveillance, composé d’éléments de la protection civile et des services des eaux et forêts. Faire des rondes afin de veiller à la protection du fleuve.
Enfin, faire construire plusieurs toilettes sur les berges du fleuve pour accueillir les usagers du marché. D’ailleurs, cela peut-être aussi une source de revenus pour le développement de la commune.
Ya pas un groupe WhatsApp ?
Ce problème de pollution des eaux du fleuve Niger de pose dans toutes les agglomérations traversées par le fleuve.
A Magnambougou, quartier de Bamalo, il y a un grand collecteur qui aboutit au fleuve et dans lequel plusieurs latrines et puits perdus des concessions des habitants sont directement déversées et drainés directement dans le fleuve, au vu et au su de tout le monde.
Tout à fait d’accord avec ce texte. Mais, il faudrait, on devrait, ce serait bien si… Concrètement, que faut-il faire ? À qui s’adresser ? Par où commencer ?