C’est devenu une habitude : tout au long du mois de ramadan, les plus démunis reçoivent des dons de plusieurs associations caritatives. Une tradition respectée dans un contexte marqué par l’irruption de la pandémie de Covid-19.
Le ramadan s’est déroulé cette année dans un contexte dominé par la Covid-19. Une situation qui a poussé plus d’une association à réduire ses activités ou même à les suspendre temporairement. Pourtant, les associations caritatives ont voulu respecter la tradition : la charité envers les plus démunis. Pour ces associations, même si le nombre de personnes à aider est considérable, l’essentiel est de toucher le maximum de démunis.
« Vivre, c’est aider à vivre. Il faut créer d’autres bonheurs pour être heureux ! », disait Raoul Follereau. C’est dans cette même optique que ces associations collectent çà et là des dons, y compris alimentaires, qui seront ensuite remis aux plus nécessiteux. Ces dons sont composés de vivres, d’ustensiles de ménage, de vêtements neufs ou usés. Cependant, l’essentiel des dons est composé de vivres pour permettre aux jeûneurs nécessiteux d’accomplir le devoir religieux dans les conditions optimales.
« L’entraide, le fondement de l’humanité »
Mahamane Boré est étudiant résidant à Bamako. Il fait partie, cette année, des bénéficiaires : « C’est un geste qui sauve et qui est à féliciter. Ce geste doit continuer même après le ramadan. Il est important de penser régulièrement à ces personnes qui ne parviennent pas à avoir les trois repas journaliers ».
Solidaris 223 figure parmi les associations qui viennent régulièrement en aide aux plus démunis. Cette année également, elle n’a pas dérogé à la coutume : « Notre association a mis en place un projet dénommé ‘’Ramadan solidaire’’. Il consiste à venir en aide à des familles moins nanties en leur offrant des kits alimentaires de première nécessité tout au long du mois », explique la présidente de l’association Amina Dicko. Son association a comme slogan « On ne peut pas aider tout le monde, mais tout le monde peut aider quelqu’un ».
Des nécessiteux soulagés
« Il peut y avoir de la honte à être heureux tout seul », écrit Albert Camus dans La peste. C’est ainsi que plusieurs personnes, réunies au sein d’une association, trouvent nécessaire de partager avec les plus nécessiteux le peu qu’ils ont.
Adama Famanta, habitant à Bamako, qui a bénéficié du don de la plateforme Iparila, se dit soulagé par ce geste : « Ce n’est la volonté de personne d’être en manque de moyens pour subvenir à ses besoins. Il n’est pas facile pour tout le monde de partir quémander de quoi vivre dans la rue. Si aujourd’hui certains de nos concitoyens pensent à nous, nous ne pouvons dire que Dieu merci », dit-il.
Rien de publicitaire
Contrairement à ce que beaucoup pensent, ces associations ne publient pas les images des dons pour se faire de la publicité, mais pour pousser d’autres personnes ou associations à faire de même. « Nous ne postons pas les images des donations que nous avons faites sur les réseaux pour nous faire voir. Ces publications sur les réseaux sociaux nous aident, au contraire, à mobiliser d’autres bonnes volontés qui veulent aider mais ne savent pas comment procéder », explique Djimé Kanté, président de l’Association globale sante et solidarité au Mali (AGSS-Mali). Cette association a également mis en place l’opération « Vivre » depuis le début du mois de ramadan. Elle consiste à faire des dons de vivres aux démunis dans des localités dont l’accès est difficile.