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Les services financiers boudent toujours les régions du nord

Les services financiers des régions du Nord ont été délocalisés à Bamako en 2012 suite à leur occupation par les groupes armés. Mais leur maintien dans la capitale qu’aucune raison valable ne justifie aujourd’hui, agace les populations et cause de nombreux désagréments aux fonctionnaires. Cette situation doit cesser parce qu’elle n’incite pas les gens à venir servir au Nord.

Le maintien à Bamako des directions régionales des services financiers irrite de plus en plus les fonctionnaires. Les directions régionales du Budget, du Trésor, du contrôle financier et des Impôts sont toutes absentes des régions du nord. Cette situation provoque très souvent des erreurs relatives au traitement de salaire.

« Un agent du budget, après vérification, reconnaît qu’une erreur a été commise sur mon salaire. Il me promet de résoudre le problème dès le lendemain. Le lendemain, je tente de le joindre sans succès. Je décide d’attendre. Au mois de mai, mon salaire tombe mais celui d’avril n’est pas versé. Je me rends à Bamako au mois de juillet et arrive à leur bureau vers 13 heures. Mais, cela coïncide avec une réunion des agents. Je reviens le lendemain, et après trois longues heures d’attente, on me dit que mon salaire du mois d’avril est désormais dans le circuit pour traitement. C’est fin août que j’ai pu le percevoir », se lamente Touré un professeur de lycée à Tombouctou

Ce processus, en temps normal, ne prend pas plus d’une journée. Aujourd’hui, c’est devenu une affaire de semaines voire de mois à cause de la distance et de l’état des routes. En cas de perte de ces dossiers, c’est la croix et la bannière pour pouvoir rentrer dans ses droits.

Nuire sans crainte d’être sanctionné

La situation sécuritaire est le principal argument qu’avancent les autorités. Mais cet argument ne tient pas la route. L’absence des forces de défense et de sécurité était la seule raison valable qui justifiait la délocalisation de ces structures. Les groupes armés qui, en 2012, s’en prenaient aux services de l’État se sont inscrits dans le cadre d’un règlement pacifique de ce conflit. Même les banques sont toutes présentes ! Quant aux attaques terroristes, elles n’ont ciblé jusque-là que les camps des forces de sécurité.  La raison du maintien de ces services dans la capitale se trouve donc ailleurs.

Beaucoup de fonctionnaires sont convaincus que cette situation fait l’affaire des agents qui travaillent dans ces structures délocalisées à Bamako. La plupart ont des affaires autre que les services financiers. Certains aussi profitent de leur présence à Bamako pour y faire des études. Ils le font parce qu’ils savent que le bout du tunnel pour les régions du nord, n’est pas pour demain. Mais c’est surtout le manque de décisions et de sanctions de la part des autorités qui poussent ces agents à continuer à se moquer des pauvres fonctionnaires. Pourtant, elles constatent les retards, les erreurs dans le traitement des salaires.

Beaucoup doivent se déplacer pour prendre leur salaire à Bamako

Alors pour surmonter ces problèmes, les billeteurs sont obligés de se rendre à Bamako à chaque fin de mois pour récupérer les salaires de leurs camarades. La prise en charge financière des frais de déplacement et de séjour leur revient.

Les raisons évoquées ici ne sont pas de nature à inciter les gens à venir travailler au Nord. Une situation qui conduit les populations à se demander si elles ne sont pas les laissés pour compte de l’État.

 

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