Tribune : au Mali, rendre la gouvernance locale plus efficace
article comment count is: 0

Tribune : au Mali, rendre la gouvernance locale plus efficace

Une gouvernance locale efficace est la condition sine qua non de l’émergence du Mali.

La décentralisation est un système de gouvernance à multiples têtes. L’État transfère certains de ses pouvoirs à des organes autonomes, plus proches des populations et aptes à apporter des réponses à leurs préoccupations. La gestion centralisée, qui prétend assurer une prise en charge efficace des préoccupations de tous les citoyens, a bien fini par montrer ses limites.

Ne plus faire des populations uniquement destinataires des politiques publiques, mais des acteurs de leur épanouissement socioéconomiques au sein des collectivités, tel est le crédo de la décentralisation. Elle offre l’opportunité aux Maliens de décider de leur propre sort à travers le choix de leurs dirigeants au niveau local et la participation aux actions de développement.

Impulser l’émergence

Il n’y aura pas de développement tant que les localités maliennes ne respireront pas cet air de mieux-être social et économique, gage de toute prospérité. Les localités doivent être prospères et économiquement autosuffisantes. Les interventions inefficaces de l’État central seront comblées par des initiatives locales, plus en phase avec le développement de la collectivité.

La faible capacité budgétaire de notre État, qui peine à supporter ses charges régaliennes sans recourir aux bailleurs internationaux, le disqualifie pour demeurer l’acteur capable d’impulser l’émergence économique des collectivités.

L’espace territorial de notre pays a été subdivisé en entités de gestion autonome et de développement. Des autorités, indépendantes des décideurs centraux, dotés de pouvoirs de gestion ont occupé les instances dirigeantes de nos collectivités. Une gouvernance de qualité aurait permis d’accomplir le reste du travail.

Combler les attentes

Notre pratique de la décentralisation laisse entrevoir le peu d’intérêt que nous accordons à la bonne gouvernance locale, notamment sa capacité à résorber le déficit de gouvernance publique et à lutter contre la pauvreté.

Dans notre pays, la pyramide institutionnelle a été établie de sorte à créer une complémentarité des pouvoirs, assurer un fonctionnement régulier et cohérent de l’État. Lorsque la chaîne de coordination faiblit ou tend vers la rupture, c’est tout le système de gouvernance qui sera impacté. Tel semble être le cas dans notre pays où les collectivités (régions, cercles, communes) ne parviennent toujours pas à prendre leur place dans l’architecture institutionnelle.

L’échelon de base, les municipalités ou communes, est administré par des hommes qui ne disposent pour la plupart pas de compétences nécessaires pour exercer leurs fonctions. Les autorités locales ne doivent plus se contenter d’une fonction de représentativité dans les instances locales. Elles doivent combler les attentes de leurs concitoyens. Leur rôle est de prendre le relais là où les capacités d’action des autorités centrales sont limitées.

Le développement de notre pays viendra de la base, du Mali profond. Leur bien-être socio-économique, leur prospérité sera la clé de voûte de notre émergence. Le savoir est le premier pas.

Est-ce que vous avez trouvé cet article utile?

Partagez-nous votre opinion