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J’ai fui la classe de ma mère institutrice pour éviter ses châtiments

Être un enfant d’un enseignant présente des avantages et des inconvénients. La blogueuse Mama D retranscrit dans ce billet l’histoire d’Anna, qui a été obligée de quitter la classe où enseignait sa mère parce qu’elle la punissait de façon disproportionnée.

« En tant que fille d’institutrice, j’étais censée être parmi les enfants les plus intelligents à l’école. Dès le bas âge, je voyais comment ma mère était impliquée dans les études de mes frères et sœurs. Elle les suivait pas à pas, durant l’année scolaire et même pendant les vacances. Il fallait qu’ils apprennent chaque jour leurs leçons et leurs devoirs à domicile. C’est ce qu’elle a fait pour moi aussi quand je suis allée à l’école.

Mon supplice commença quand je suis passsé en classe de 5e, où ma mère enseignait. Je savais à quoi m’attendre. J’avais vu avec quelle rigueur elle traitait mes frères et sœurs. Je faisais tout pour être une bonne élève et ne pas la décevoir en classe, mais je n’échappais pas à ses châtiments corporels. À la moindre faute, elle me punissait de façon disproportionnée. Quand elle me frappait, il m’arrivait de me demander si j’étais vraiment son enfant.

Le jour où j’ai quitté sa classe

C’était un mercredi, moins d’une semaine après la fête. J’étais vêtue de ma toute nouvelle robe que mon père m’avait achetée. Ce jour, on devait réciter nos tables de multiplication à tour de rôle. J’ai coincé avec la table 6. Je n’ai pas pu trouver la réponse de 6×6, et maman est devenue très furieuse.

Elle a fait venir quatre gaillards de la 6e année pour me tenir afin que je ne résiste pas à la punition. Elle m’a tellement frappé que je finis par fuir de la classe quand ils m’ont posé.  Elle les a envoyé me chercher mais je me suis caché. J’ai attendu l’arrivée de mon père du travail avant de rentrer à la maison les habits tout déchirés. J’ai couru en pleurs pour me réfugier dans les bras de mon père, lui racontant tout ce que j’avais subi en classe.

La colère de mon père

Mon papa était très en colère contre ma mère. « Tu veux tuer mon enfant ? », a-t-il crié.  Dès le lendemain mon père me fit transférer dans une autre classe. Je n’ai plus subi de châtiment comparable à ce que me faisait subir ma mère.

Pour sa défense, maman disait à mon père que si elle ne me corrigeait pas en classe, les autres enfants penseraient qu’elle fait du favoritisme pour sa fille. Mais sa défense ne tenait pas devant mon père. Quelque part, je suis fière d’avoir une mère institutrice car très souvent je rencontre des cadres de ma ville qui me disent : « Grâce à ta maman, j’ai été toujours le meilleur partout où je vais ». C’est un sentiment de fierté pour moi d’entendre cela.

Mais je ne parviens pas à oublier les châtiments que m’a fait subir ma mère. Je propose aux enseignants de ne plus accepter de prendre leurs propres enfants dans leur classe. S’ils se comportent comme ma mère, ils risquent de faire beaucoup de mal à leurs enfants sans même en être conscients. »

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