L’allaitement maternel est, aujourd’hui, peu pratiqué par les femmes en Côte d’Ivoire. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), moins de 40% des nourrissons d’environ six mois sont allaités exclusivement au sein.
« J’ai accouché par césarienne, ce qui ne m’a pas permis de donner le sein à mon enfant dès les premiers instants. J’ai préféré continuer avec l’allaitement mixte à cause de mon boulot », affirme Marie Estelle Niaba, mère d’un garçon de deux mois. Les contraintes de la vie professionnelle, la promotion du lait maternisé vendu en pharmacie et dans les grandes surfaces, la césarienne sont entre autres causes de l’abandon de l’allaitement maternel par les femmes.
L’allaitement mixte n’est pourtant pas sans risque. « Le lait artificiel est couteux, et s’il n’est pas préparé dans de bonnes conditions hygiéniques, il peut créer des maladies telles que la diarrhée et la malnutrition chez l’enfant », prévient Mariam Dao, sage-femme au centre de santé urbain de Biabou, dans la commune d’Abobo.
Bienfaits du lait maternel
Avis partagé par sa collègue, Elisabeth Brou, qui ajoute que seul le lait maternel peut garantir une bonne santé au nouveau-né. Le lait artificiel, estime-t-elle, peut notamment nuire à la relation mère-enfant. « La digestion du lait artificiel est plus lente et ne protège pas contre les infections. Il est facilement contaminé par les germes pathogènes des biberons », indique-t-elle.
Selon les spécialistes de la santé de la reproduction, le lait maternel favorise le développement sensoriel et cognitif de l’enfant, et le protège contre les maladies infectieuses et chroniques. Aussi, il diminue la mortalité infantile.
En dépit de ces avantages, Cécile Kalou, mère de trois enfants, privilégie le lait artificiel. « Je suis consciente des bienfaits du lait maternel, mais, vu mes contraintes professionnelles, je ne peux pas le garantir pour mon enfant. »
Meilleure alimentation
En plus d’être bénéfique pour l’enfant, l’allaitement maternel préserve la mère de plusieurs maladies, notamment le cancer du sein, de l’ovaire et du col de l’utérus. Il réduit également le risque d’hémorragie après accouchement, explique la sage-femme Mariam Dao.
Le ministère ivoirien de la Santé encourage l’allaitement maternel comme la meilleure alimentation pour les nourrissons. Le pays veut même passer d’un taux de 21 à 50% en 2025. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), donner exclusivement du lait maternel à l’enfant pendant six mois et le sevrer à l’âge de deux ans sauveraient chaque année dans le monde près de 800 000 enfants.
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