Covid-19 : une réouverture des classes sur fond d’inquiétude
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Covid-19 : une réouverture des classes sur fond d’inquiétude

Pendant que certains élèves respectent les mesures barrières, d’autres estiment qu’elles sont contraignantes. Il y a un semblant de respect des mesures dans les écoles, mais à l’extérieur c’est le désordre. Les classes ont rouvert sur fond d’inquiétude. 

Mardi 2 juin 2020. Il est 7h. Des élèves arpentent les différentes rues de Sirakoro Meguetana, dans la commune rurale de Kalabancoro, pour la réouverture des classes après plus de   deux mois d’absence. Le 17 mars dernier, le gouvernement avait pris la décision de fermer les écoles en raison de la pandémie de Covid-19. 

Il ne fait aucun doute que les élèves ont changé leurs habitudes : des masques pour certains, des foulards pour d’autres. Chacun utilise les moyens en sa possession pour se protéger. Le jeudi 28 mai dernier, le ministère de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique avait réceptionné un important lot de masques destinés aux élèves et aux enseignants dans le cadre de la réouverture des classes.

Changement des habitudes

Dans les écoles, des mesures ont été prises pour diminuer le risque de contamination. Pour un début, des écoles disposent de kits de lavage des mains, des masques sont également distribués aux élèves. À l’école fondamentale de Sirakoro Meguetana, les habitudes ont changé :  le port du masque est respecté, la distance de sécurité l’est également dans les différentes salles de classes.

À l’instar de plusieurs écoles, le complexe scolaire Debou Gnéri de Faladiè, dans le district de Bamako, a même été désinfecté à la veille de la reprise des cours par son administration. 

Un grand défi

Cette réouverture des classes n’est pas sans couac. La consigne donnée par le gouvernement, consistant à limiter le nombre d’élèves à 25 par salle de classe, demeure un grand défi pour certains établissements.  

Dans des écoles fondamentales comme celle de Sirakoro Meguetana, plus précisément dans le cycle B, le nombre d’élèves dépasse la normale. Dans la classe de 9e année, il y a 150 élèves. Il faudrait logiquement les répartir en 6 classes pour respecter la consigne. 

Les responsables de l’établissement expliquent cette pléthore d’effectifs par le manque d’enseignants : « Nous manquons d’enseignants pour dispenser les cours dans les six classes. Cependant, nous avons opté pour 50 élèves par classe pour pouvoir respecter la distance de sécurité d’un mètre », souligne Mme Ballo, directrice d’école.

Dans cette école, 8 enseignants ont répondu à l’appel, y compris les volontaires et les stagiaires qui devront rejoindre les Instituts de formation des maîtres (IFM) très bientôt. Difficile de servir tous les élèves à ce rythme. Certains enseignants prédisent même l’arrêt des cours : « Le manque d’enseignants persiste. Si cela continue, la synergie optera pour un boycott, c’est sûr », prévient Monsieur Niagaté, professeur d’anglais. 

Pour ne rien arranger, les enseignants en grève depuis le début de l’année, ont boycotté la reprise des cours en raison du non-respect de l’article 39, ce qui signifie l’échec des négociations avec le gouvernement.

« Le masque est lourd »

Pendant que certains respectent à la lettre les mesures barrières, d’autres estiment qu’elles sont contraignantes. Même si au sein des établissements, il y a un semblant de respect des mesures. À l’extérieur, c’est le désordre. Comme si la Covid-19 n’était pas parmi nous. 

Des élèves ne portent pas de masque et le mètre de distance physique n’est pas respecté non plus. « Une fois dehors, les masques deviennent des fardeaux dont il faut se débarrasser. Le masque est lourd et m’empêche de respirer confortablement. Si je le porte longtemps, je risque de suffoquer », explique Cissé Traoré, élève de terminale au lycée Fatoumata Doucouré de Faladiè sokoro, à Bamako, sur la rive droite du fleuve Djoliba.

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