Examens de fin d’année : l'encre sèche des « stylos magiques »
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Examens de fin d’année : l’encre sèche des « stylos magiques »

A pas comptés, les candidats se dirigent vers les examens de fin d’année. Pour réussir, chacun a son plan. Certains utilisent même des « stylos magiques » censés pouvoir les aider en salle d’examen.

C’est une pratique aussi vieille que les examens de fin d’année eux-mêmes, et qui est toujours en pointe de la mode chez les candidats : des « stylos magiques » susceptibles de faire réussir à l’examen. Ainsi, à l’approche des examens, élèves et parents d’élèves cherchent à se procurer ces stylos qu’ils considèrent comme un sésame.

Munis de stylos neufs, des candidats se rendent chez des marabouts afin de rendre leur stylo magique. Cette croyance empêche certains candidats crédules de se concentrer sur la révision de leurs leçons. Une situation qui précipite, dans bien des cas, leur échec. Le recours aux marabouts, aux géomanciens est un phénomène tellement répandu à l’approche des examens que même le théâtre s’en est saisi. Dans son film Le Marabout, devenu un classique, le défunt comédien Mamadou Doumbia, dit « Dji Fili », marabout devant l’éternel, promet au jeune candidat au DEF qu’il ne réussira l’examen qu’à la condition de lui apporter des sacrifices parmi lesquelles le « lait de la poule » (sic !)). Sans surprise, il n’a pas réussi au DEF.

Les charlatans se frottent les mains

Amadou Fomba n’est pas prêt à retourner chez le géomancien. Lors de sa première tentative à passer l’examen pour l’obtention du diplôme d’études fondamentales (DEF), ses parents lui ont  parlé d’un géomancien qui préparait des « stylos magiques » pour les candidats au DEF : « Le géomancien m’a dit que je dois être la seule personne à écrire avec le stylo. Aucune autre personne ne doit y toucher. Pourtant, j’ai échoué à mon examen. Depuis, je ne fais plus confiance à ce genre de pratiques », confie Fomba, avec regret.

Le jeune Fomba n’était pas le seul à croire à cette pratique. Beaucoup de candidats ainsi que des parents d’élèves se trouvent dans la même situation. Il n’est pas rare de rencontrer de petits groupes d’amis attirés par  ces « mauvais prophètes ». Tel est le cas de Maimouna qui doit faire cette année le baccalauréat. Sur proposition de sa mère, elle s’est rendue chez un géomancien avec quelques amies, dans le seul but de se procurer le fameux stylo magique : « Je crois que ça va marcher. Le géomancien nous a fait comprendre que nous réussirons tant que nous écrirons avec le stylo. Tout le monde, dans le quartier, fait confiance à ce jeune homme », confie-t-elle.

Pour Drissa Diakité, enseignant la philosophie au lycée, cette pratique est irrationnelle et ne peut que nuire au candidat.  Selon lui, un stylo ne peut pas remplacer l’effort qu’un candidat doit fournir en termes de révision de ses leçons. Pourtant, certains candidats y croient et estiment que cette pratique est « aussi sûre que deux et deux font quatre », selon cette autre candidate qui, avec d’autres camarades, fonde tout son espoir sur ce « stylo magique » jugé capable d’avoir la réponse à tous les sujets d’examen. Certains vont jusqu’à croire que le stylo va lui-même écrire les réponses.

Pourtant, le temps consacré pour aller voir des magiciens au sujet de leur examen ou les ressources gaspillées peuvent leur être d’une grande utilité. Rien ne peut se substituer à l’effort personnel. Sans cela, tout comme l’étudiant en train de passer son examen, l’encre des « stylos magiques » risque de sécher trop rapidement et de ne pas être d’une grande utilité.

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