Les sujets d’ordre intime sont difficiles à aborder pour certaines femmes. Mais pendant leur grossesse, elles sont appelées souvent à y renoncer. Aissa G. partage l’angoisse de son premier rendez-vous chez le gynécologue. Témoignage.
Durant la grossesse, les femmes ont recours aux services d’un gynécologue ou d’une sage-femme. Certaines sont gênées pour la première fois lorsqu’elles doivent aborder des sujets intimes. Dans certains milieux, parler de sexualité avec une tierce personne est souvent très difficile. Ainsi, certaines informations sont occultées. C’est la situation qu’a vécue Aissa à l’Hôpital régional de Tombouctou.
« J’avais 15 ans lors de ma première grossesse. Dans notre famille, la sexualité et tout ce qui s’y rapporte étaient tabous. Je n’avais jamais abordé ce sujet-là avec qui que ce soit. Pendant mes consultations prénatales(CPN), on me demandait souvent de retirer mes dessous pour m’ausculter. J’avais honte et me sentais gênée au point de ne plus vouloir revenir. Pire, je suis encore plus gênée si je dois me mettre nue devant des personnes que je ne connais pas.
Je ne savais pas que les CPN se faisaient ainsi. J’ai partagé mon histoire avec ma mère. Elle m’avait rassurée, en disant que c’était pour mon propre bien et qu’il fallait que je m’y habitue. Parce qu’au moment de la délivrance, je pourrais être sans habit. L’idée m’embarrassait. Cinq mois après, j’étais toujours mal à l’aise. Mais au fil du temps, j’ai commencé à m’habituer au personnel de l’Hôpital et à avoir de moins en moins de gêne. »
Les hôpitaux au Mali, surtout publics, sont souvent débordés. Il manque souvent d’oreille attentive pour les femmes enceintes ou ayant des problèmes souvent difficiles à aborder. La première consultation chez le gynécologue n’est jamais facile. Plusieurs choses concourent à rendre ce premier rendez-vous angoissant : la manipulation des parties intimes, l’intimité des sujets à aborder, entre autres.
Il faut des médecins ou un service d’écoute et d’orientation pour ces femmes. Ce service pourra les aider et les mettre en confiance pour le bon déroulement de la grossesse.
Au Mali, comme ailleurs en Afrique, où les sociétés sont conservatrices, les femmes se réservent généralement d’aborder les sujets intimes. Mais la grossesse exige aussi de l’intimité. Une intimité nécessaire à son un bon déroulement.
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