Demain, je serai à la place de l’indépendance. Général Amadou Toumani Touré, vous avez été pour le Mali, notre pays, l’homme d’avant et l’homme d’aujourd’hui.
Chef de l’État malien de 1991 à 1992 puis président de notre pays de 2002 à 2012, depuis 1991 le symbole « ATT » n’a plus jamais cessé d’être rappelé. Le symbole « ATT » a traversé les dix ans de pouvoir de Alpha Oumar Konaré, jusqu’à votre propre élection en 2002.
Vous avez été aimé par tout un peuple pour vos valeurs, pour l’amour pour votre pays et pour vos convictions. Nous tâcherons de le garder en mémoire pour l’éternité.
« C’est vous… »
« ATT » est un bâtisseur. Vous avez laissé un héritage indiscutable. Les ponts, les routes, la cité administrative, c’est vous! L’Assurance maladie obligatoire (AMO) qui permet aujourd’hui aux Maliens de jouir d’une prise en charge beaucoup moins coûteuse, c’est vous!
Vous et votre épouse, vous vous êtes battus pour les droits des femmes, des enfants, des jeunes filles ainsi que des personnes en situation de handicap. L’histoire retiendra que vous êtes allé jusqu’à la confrontation avec certains religieux pour essayer de faire adopter un code de la famille qui allait octroyer plus de droits sociaux. Ça aussi, c’est vous !
Vos œuvres et votre personne divisera toujours et pour l’éternité les Maliens, car vous avez fait des choix parfois difficiles et vous les avez toujours assumés, et souvent de la façon la plus brute possible.
Pédagogue, vous n’avez jamais oublié d’expliquer et de chercher le « consensus ». Certains vous aiment aujourd’hui pour votre choix du consensus et le sens que vous mettez derrière cette notion (l’apaisement, la résolution des conflits). D’autres critiqueront toujours ce choix. C’est bien la marque des grands hommes : ils laissent toujours à tous et toutes quelque chose qu’ils n’oublieront jamais.
« Quand on fait une guerre, il faut être sûr de la gagner »
Vos combats de héro ont été pour votre peuple. Votre terrible descente aux enfers en 2012 et l’humiliation qui a suivi resteront à l’appréciation de chaque Malien.
Vous aurez dit à vos détracteurs à l’éclatement de la crise quelque chose qu’il sera difficile d’oublier pour les Maliens aujourd’hui : « Quand on fait une guerre, il faut être sûr de la gagner ».
Acculé, « ATT » a toujours su mettre en avant ses valeurs et les intérêts de son pays. Coincé, il a toujours résisté. Vous laissez ainsi aux Maliens le seul grand héritage qui vaut d’être revisité pour ramener la stabilité, la cohésion, la sincérité et la paix.
Vous avez tenté de mettre en place les fondements d’une nation moderne dans laquelle le Nord et le Sud se reconnaissent. Vous avez en partie échoué, mais on ne gagne pas partout. Malgré cet échec, vous avez été aimé. Par vous, les Maliens ont aimé leur pays. Général, ton héritage réunira encore malgré ton absence.
Malien, je suis fier de vous et par vous, je suis fier d’être un Malien. Dors en paix, nous scanderont pour encore longtemps votre nom, votre pensée et nous rappellerons vos œuvres. Tu ne mourras jamais.
Et demain, j’irai vous dire que je vous aime.