Entre 2019 et 2020, la pandémie de la Covid-19 a perturbé les services de prise en charge du paludisme à travers le monde. Les cas et décès liés au paludisme ont grimpé.
En raison des incidents provoqués par le nouveau coronavirus, 14 millions de cas et 69 000 décès supplémentaires liés au paludisme ont été enregistrés dans le monde, selon un rapport de l’Organisation mondiale de la santé(OMS), rendu public le 6 décembre dernier.
« Le pire a été évité », s’est toutefois réjoui Dr Pedro Alonso, directeur du programme mondial de lutte contre le paludisme de l’OMS. L’OMS prédisait un scenario catastrophe en particulier dans la région Afrique où un doublement de cas et de décès dus à la malaria était redouté, à cause notamment de l’incidence de la Covid-19 sur les services de prévention, de prise en charge et de diagnostic.
Au Mali, la pandémie de la Covid-19 a impacté de façon globale les services de santé. Dans une interview à Benbere, Dr Idrissa Cissé, le directeur du programme national de lutte contre le paludisme au Mali (PNLP), évoque de pénuries d’intrants causées par la fermeture des frontières et des usines. Mais aussi la réticence des usagers des centres de santé à s’y rendre de peur de contracter le coronavirus.
Flambée de cas
L’irruption de la Covid-19 a aussi retardé la campagne de distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticides (MII) en 2020. Dans les régions du nord, une flambée de cas de paludisme a été enregistrée, particulièrement dans des localités de la région de Tombouctou où des difficultés logistiques liées à l’insécurité, y ont freiné la campagne de Chimio prévention du paludisme saisonnier (CPS).
Cependant, selon Dr Cissé, les services de lutte contre le paludisme ont été renforcés et poursuivis au fort de la pandémie. Des tests de diagnostic et des intrants ont été acheminés dans les services de traitement de la Covid-19 pour prendre éventuellement en charge, les cas de comorbidité paludisme et Covid-19.
Environ 2 700 000 cas et 1 700 décès dus au paludisme ont été recensés au Mali en 2020. La maladie demeure la première cause de mortalité et de morbidité chez les enfants et les femmes enceintes.