Le centre du Mali, une énième fois, a été le théâtre de massacre de populations civiles. Deux villages, Gangafani et Yoro, ont été attaqués dans le cercle de Koro, faisant 38 morts selon le bilan officiel. Pour beaucoup d’internautes, après Ogossagou et Sobane Da, c’est le massacre de trop.
Les Maliens ne savent plus à quel saint se vouer. La situation dans le centre du pays est telle qu’une vache n’y retrouverait pas son veau. Alors que le souvenir douloureux des massacres de Koulogon, d’Ogossagou (Bankass) et Sobane Da (Bandiagara) reste vif dans les cœurs et les esprits, deux villages dans le cercle de Koro, Gangafani et Yoro, ont été attaqués dans la nuit du lundi au mardi par des assaillants qui n’ont pas été identifiés. Dans cette partie du pays, le cycle infernal des attaques a ouvert la bourse des interrogations quant à la capacité de l’État malien à assurer la mission de protection des biens et des personnes.
Mali : un nouveau massacre fait 41 morts dans les villages de Yoro et de Gangafani 2 https://t.co/zedjJQ1bw9
— RWMR (@rapwolof) June 18, 2019
Du n’importe quoi. Hier lundi 17 juin 2019 vers 16H, il ya eu un autre massacre dans le cercle de Koro, commune de Koro: 17 morts à Yoro, 15 morts à Gangafani 2, 05 personnes disparues et plusieurs blessés. La Minusma raconte du n’emporte quoi en ce moment. Soyons réalistes
— EL PRESIDENTE NORD DU MALI (@Grandblo76) June 18, 2019
Trop c’est trop
Selon certaines informations, l’alerte aurait été donnée aux autorités sur une possible attaque, et celles-ci ont tardé à intervenir. Pourtant, après l’attaque d’Ogossagou, le président Keïta, dans son discours, avait tapé du poing sur la table en disant qu’il ne tolèrerait plus les interventions tardives. Ce fut la même situation à Sobane Da, Gangafani et Yoro.
#Mali : Massacre au centre du Mali. Ce n’était pas l’information qui manquait. Même sur les réseaux sociaux, il y avait des alertes partout. Mais rien n’a été fait pour empêcher cela.
— Salif Diarrah (@salifdiarrah) June 19, 2019
#Mali : Le renseignement est le nerf de toute guerre. Je reste convaincu que le massacre d’hier pouvait être évité.
— Salif Diarrah (@salifdiarrah) June 19, 2019
Le sursaut national, l’ultime solution
La Minusma, le président de la République et nombre d’autres institutions avaient appelé à un sursaut national face à ces massacres qui se succèdent. Le même sursaut national, invoqué après les tueries de Sobane-Da, a été mis de l’avant le 17 juin 2019.
Sobane Da: Le Président #IBK appelle au sursaut national: « Pour la survie d’un Mali de dignité, de fraternité, nous devons opérer le sursaut salvateur… Pour l’heure, je dirais simplement qu’il n’y a aucune espèce de conflit inter-ethnique »https://t.co/xfTnEaiSaZ pic.twitter.com/iG8IovUWQd
— Presidence Mali (@PresidenceMali) June 13, 2019
La #MINUSMA s’est déclarée extrêmement préoccupée après l’attaque de #Sobane Da et a appelé les Maliens à « un sursaut national ». Non pas de guerre inter-ethnie https://t.co/lYuJwxD5Ni
— Idrissa Khalou (@IKhalou) June 11, 2019
Le problème du Mali= Une équation à plusieurs inconnus
La solution pour le Mali =Un sursaut national, une vraie révolution— Kané Yacouba (@yacouba_kan) June 12, 2019
Pour d’autres, cependant, ces institutions qui parlent de sursaut national sont celles qui font le malheur du Mali.
Un Sursaut National demandé par la Minusma aux Maliens ca c’est le comble! La Minusma ferme les yeux et fait la sourde oreille le sursaut du Mali c’est le départ de la Minusma et de la Force Barkane
— Moussa Ouane (@ouane_moussa) June 10, 2019
Un échec total de la « communauté internationale », qui refuse toujours de comprendre que le « terrorisme islamique » n’est pas le cœur du problème.#Mali #NationsUnies https://t.co/yhBWP3514b
— Alain Christienne (@AlainChristien1) June 11, 2019
Pendant ce temps, les populations, elles, fuient les violences et se ruent vers Bamako et d’autres zones un peu plus sécurisées. Que peuvent-elles faire d’autre, quand on se rend compte que l’État semble dans une incapacité qui ne dit pas son nom de reprendre le monopole de la violence sur l’ensemble du territoire ?
Exode massif des habitants du centre du #Mali : venez nous rejoindre ici à Bamako, vous avez assez souffert. On ne vous demande pas plus car le gouvernement n’a pas de solution. Venez vous installer à la périphérie de Bamako, en zone sécurisée en attendant des jours meilleurs pic.twitter.com/NcTNg1jKyW
— Séga DIARRAH (@segadiarrah) June 19, 2019
Les populations #Dogon et #Peulh quittent les lieux !
Ne se sentant plus en sécurité chez eux les ethnies du centre cherchent refuge ailleurs !#Mopti#Mali pic.twitter.com/MbL1E8MbEO— Nabil™ 🇲🇱 (@NabilaM223) June 19, 2019
Certaines voix sont surtout sûres que seul le départ du président de la République améliorera les choses. Je ne vais pas m’incruster dans ce débat mais je suis convaincu d’une chose : l’État malien est dépassé et montre de plus en plus qu’il a perdu le Centre.