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#BenbereVerif : cinq infox majeures qui ont marqué l’année 2022 au Mali

Les fausses informations ont pris des proportions inquiétantes au Mali. L’année 2022 a été sans répit pour les journalistes spécialisés dans la vérification des faits. Voici cinq infox majeures que la rédaction de « Benbereverif » a traitées en 2022.

1- L’arrestation de Hamadoun Kouffa

« #Mali— A l’instant même… arrestation avec la plus grande banalité du chef de la katiba du macina, Hamadoun Kouffa vient d’être arrêté lorsqu’il était en pleine prêche dans une maisonnette d’un banlieue de #Mopti » (Sic), avait tweeté ce compte au mois d’avril suivi aujourd’hui par plus de 48 000 personnes.

Après plusieurs partages sur Facebook et dans les groupes WhatsApp, nous avons vérifié l’information qui était un canular. Contacté par la rédaction, l’auteur du tweet a expliqué qu’il s’agissait « bien d’une farce, une manière de détendre mes lecteurs ».

Hamadoun Kouffa est le leader de la katiba Macina, un groupe affilié au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), principale coalition djihadiste active au Sahel.

2- Le changement de langue officielle au Mali

L’année 2022 a été particulièrement marquée par une crise entre les autorités de la transition au Mali et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). En janvier 2022, la Cedeao et l’Union économique monétaire ouest-africaine (Uemoa) ont infligé des sanctions économiques et financières au Mali, coupable à leurs yeux de vouloir prolonger la transition. En riposte, le gouvernement malien a mis en œuvre un plan tourné vers les questions d’ordre diplomatique, économique et financier voire social au lieu d’un calendrier électoral exigé par les dirigeants ouest-africains.

C’est dans ce contexte qu’un faux communiqué a annoncé le retrait du Mali de l’organisation et le changement de langue officielle dans le pays au profit du bamanankan. Un extrait de la vidéo de démenti lu sur les ondes de l’ORTM, la télévision nationale, a servi d´étincelles pour enflammer les réseaux sociaux. L’article complet se trouve ici.

3- L’attaque du camp militaire de Kati

Après l’attaque terroriste contre le camp de Kati en 22 juillet 2022, certains internautes ont fait circuler la photo d’un homme présenté comme le présumé cerveau de l’opération. Il s’agissait d’Ousmane Barry, un prêcheur basé à Hippodrome, quartier de Bamako, apparu dans le même accoutrement vestimentaire que celui qu’il porte sur la photo utilisée pour montrer sa prétendue arrestation. « Je ne suis ni de près ni de loin impliqué dans cette attaque, loin s’en faut ! », a formellement dit l’intéressé dans une vidéo d’une durée de quatre minutes et 22 secondes (Lire notre vérification).

4- Le prétendu  soutien de Kamala Harris au Mali diffusé sur l’ORTM

Le 22 février 2022, dans son journal de 20 h, l’ORTM, la télévision nationale, a diffusé un extrait du discours de la vice-présidente des États Unis, Kamala Harris. Selon la chaîne publique, la vice-présidente américaine « apporte son soutien au peuple malien » dans un contexte de lourdes sanctions financières et économiques contre le pays.

« Kamala Harris, la vice-présidente des États-Unis (…) estime que les populations ont le droit de choisir leur propre forme de gouvernance et les nations ont le droit de choisir leurs alliances », lit le présentateur avant de lancer l’extrait vidéo.

Mais les propos de la vice-présidente américaine ont été détournés de leur contexte. Ils ont été tenus  à la Munich Security Council, le 19 février 2022, en Allemagne. Elle faisait plutôt référence à l’Ukraine qu’elle a cité 6 fois dans son discours (Lire notre travail).

5- Le président du Niger, Mohamed Bazoum, chef rebelle au Mali ?

L’année 2022 sur le terrain de la désinformation, c’est aussi cette ancienne vidéo des années 1990 de l’actuel président nigérien, Mohamed Bazoum. Il est présenté comme un ex-rebelle du nord du Mali qui prenait part à des pourparlers inter-maliens. Ces informations infondées ont circulé dans un contexte de tensions diplomatiques entre les autorités maliennes et nigériennes.

Nous avons démontré que Mohamed Bazoum était à cette rencontre en tant que secrétaire d’État nigérien à la Coopération auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération de son pays, le Niger. Il a occupé ce poste de 1991 à 1993 durant la présidence du général Ali Saïbou, comme l’indiquent des archives en ligne du ministère des Affaires étrangères du Niger. Vous pouvez retrouver la vérification complète ici.

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