La ville de Bamako a du mal à respirer. Elle s’étouffe sous le poids des ordures que produisent et déversent de manière désordonnée ses habitants. Malgré les efforts déployés pour la gestion de ces déchets, la ville peine toujours à s’en sortir.
La capitale du Mali, Bamako, est la ville la plus peuplée. Avec le galop démographique, elle est confrontée à un problème crucial : la multiplication des ordures aux quatre coins. Partout, on constate des déchets de toutes sortes : sachets d’eau, bidons en plastique, résidus d’aliments, etc. Tout cet ensemble constitue un véritable problème pour donner à la ville une allure coquette. « Bamako la coquète » pour les uns, « la nauséabonde » pour les autres.
Risque sanitaire
Entre le quartier de Sabalibougou et la « colline du savoir » [université] par exemple, une montagne d’ordures se fait remarquer. Ce dépotoir est situé en plein cœur de la ville. Entre l’odeur désagréable que dégage cet amas d’ordures et la prolifération des moustiques, l’on peut s’attendre à un risque sanitaire pour les habitants. Plus loin, à Medina-coura, dans la commune II du district de Bamako sur la rive gauche du fleuve Djoliba, une autre montagne d’ordures se dresse auprès du grand marché qui s’y trouve. Ces points noirs, nous en comptons assez depuis des années.
La saleté qui défigure Bamako s’explique aussi par l’incivisme. Dans une ville aussi peuplée, rares sont les personnes qui prennent le soin de ranger les détritus qu’ils éparpillent çà et là. Malgré les efforts déployés par certaines entreprises, la ville continue de s’étouffer sous le poids des ordures.
Dans le Sougounicoura, l’un des grands marchés de Bamako, les commerçants sont conscients du danger que représentent les ordures qu’ils déversent jour et nuit. Pour eux, les taxes sont payées à la voirie pour s’occuper de ses ordures.
Maintenir la ville propre
L’odeur suffocante de ces déchets déplait à pas mal de clients, qui viennent s’y approvisionner. Kadja, venue acheter des condiments, témoigne sa déception vis-à-vis de cette insalubrité : « Le tas d’ordures qui est ici ne rend vraiment pas agréable l’accès dans ce marché. Je viens presque chaque samedi acheter de quoi faire la cuisine pour une semaine. Mais, le risque d’y passer beaucoup de temps s’avère dangereux pour ma santé ». Si pour Kadja c’est désagréable, pour les commerçantes, il n’en est rien.
L’assainissement est une question qui doit concerner tout un chacun. La meilleure manière d’avoir une ville propre passe avant tout par la sensibilisation sur le bien fait de la propreté.
Partir d’une bonne politique de « zéro déchet » pour permettre à tout un chacun de conserver ses ordures dans une poubelle avant qu’elle puisse être évacuées par une entreprise de ramassage. Outre cela, il va falloir adopter une nouvelle stratégie concernant la gestion des déchets.
Bamako ne doit plus servir de dépotoir. Il va aussi falloir, en effet, que les déchets soient déversés hors de la ville par les entreprises de ramassage pour maintenir la ville propre.