Étant la cible d’une contestation depuis plusieurs semaines, le Président malien Ibrahim Boubacar Kéita (IBK )a tenté de venir à bout de la grogne sociopolitique en appelant au dialogue ses contestataires. Malgré deux sorties publiques en une semaine, la défiance ne faiblit pas à l’égard du chef de l’État.
« IBK : le peuple avant tout », titre à la une Les Échos. Le quotidien bamakois développe plus loin que l’exécutif a décidé enfin d’apporter des réponses aux multiples doléances portées par le mouvement de contestation politico-religieux, le Mouvement du 5juin -Rassemblement des forces patriotiques. « Âpres d’interminables mois passés à la gare de la procrastination et des erreurs de jugements, l’Exécutif a commencé à prendre place dans la locomotive de l’action, et peut-être même de l’efficacité », renchérit le journal.
Mais cela semble ne pas avoir eu d’effet. En effet, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a dépêché une délégation à Bamako, le jeudi 18 juin, pour faire baisser la tension sociopolitique. La mission a rencontré les acteurs du M5-RFP, dirigé par l’imam Mahmoud Dicko. « Médiation de la CEDEAO dans la crise malienne, le M5-RFP oppose un ‘’niet’’ catégorique à la demande de la CEDEAO d’annuler la marche d’aujourd’hui (vendredi 19 juin, NDLR) », indique Nouvel Horizon, un autre quotidien privé.
Griefs liés aux législatives
Après la rencontre avec les acteurs politiques de l’opposition et de la majorité, la délégation a rencontré le Président Keïta, au palais de Koulouba. « Nous n’avons rien conclu ce soir, les discussions continueront vendredi », s’est confié au quotidien L’Indépendant, le chef de la délégation ouest-africaine, Kalla Ankouarau, ministre nigérien des Affaires étrangères, au sortir de cette audience.
Parmi les griefs soulevés par la contestation contre le Président Ibrahim Boubacar Kéita, figurent en bonne place les résultats des dernières élections législatives. Pour apaiser la tension sociopolitique, certains proposent dans les coulisses de dissoudre l’Assemblée nationale. « Les députes, dans leur majorité, disent NON ! », s’exclame le quotidien Le Pays.
« Maintenir la mobilisation jusqu’à la victoire finale »
Des nouveaux parlementaires, réunis au sein du Club des députés du peuple, estiment que dissoudre l’Assemblée nationale, reviendrait à rajouter à la crise. Toutefois, rapporte L’indépendant, le Club des députes du peuple est d’accord pour la « démission du président de la Cour constitutionnelle ».
Alors que les contestataires réclament désormais le départ de tout le régime et entendent « maintenir la mobilisation jusqu’à la victoire finale », ont déclaré des responsables du M5-RFP ce vendredi 19 juin à Bamako.