Moyen d’éducation de masse, la télévision peut être une source de désordre si les contenus des programmes ne sont pas adaptés aux réalités et sensibilités des cibles, estime notre blogueur.
La famille Fané a les yeux rivés sur le petit d’écran. Comme tous les soirs, le chef de famille, son épouse et ses enfants, retrouvent au tour d’un feuilleton. Dans ce modeste ménage, la télévision est la distraction favorite. « Ça permet de garder les enfants à la maison pendant la nuit », explique le chef de famille. Mais regarder un programme de télévision avec les plus jeunes est un exercice délicat. De plus en plus, les programmes de télévisons diffusent de contenus qui peuvent heurter la sensibilité des enfants. Notamment l’exhibitionnisme à outrance du corps de la femme. Que ce soit dans les clips vidéo ou dans les séries novelas qui connaissance un franc succès.
Ce père débrouillard n’a pas les moyens de s’offrir deux téléviseurs. Il fait des acrobaties pour que chaque membre de la famille y trouve son compte, et échappe autant que possible aux images charnelles. Ce qui n’est pas une mince affaire. Son principe est simple : zapper systématiquement tout passage érotique. « C’est la seule manière si on veut regarder la télé en famille avec les enfants. Partout on fait la promotion de la sexualité. La télévision n’est plus ce qu’elle était jadis », déplore-t-il, en brandissant la commande de la télé qu’il tient ainsi qu’un fétiche.
Contenus controversés
Quant à Hawa, une mère de famille, son mari a acheté deux téléviseurs. L’un, fixé au salon est réservé aux adultes. L’autre se trouve dans la chambre des enfants. Cependant, cette solution ne résout pas le problème. « Au fur à mesure qu’ils grandissent, les enfants sont exposés à des contenus sensibles. Ce n’est toujours pas facile de contrôler ce qu’ils regardent », laisse entendre cette mère au foyer.
Ces programmes aux contenus controversés cumulent les records d’audience. Dans beaucoup de chaînes, la rentabilité prime sur l’éthique. Et, la mondialisation aidant, les chaînes internationales ont damé le pion aux antennes locales, qui reprennent parfois les modèles venus d’ailleurs, avec un succès bien mitigé.
Perte de l’audience classique
À force de copier ce que font les autres, sans toutefois l’adapter au contexte local, beaucoup de télévisions sont passées à côté de leur audience classique. « Je ne regarde que le journal télédiffusé. Les programmes sont pauvres et contribuent beaucoup à la dépravation des bonnes mœurs » pointe ce retraité.
Au lieu de divertir la famille, le petit écran est devenu une source potentielle de désordre familial. « Les feuilletons indiens, brésiliens… ont des répercussions négatives sur nos femmes, nos enfants qui tentent d’imiter ce qu’ils voient, sans se rendre compte que notre société est différente de la leur », regrette le vieux retraité.
La télévision est un moyen d’éducation de masse. Les contenus doivent être filtrés et adaptés aux réalités, mais aussi refléter l’imaginaire. Et cela nécessite des moyens.