#NeTuonsPasNosFleuves : certaines espèces aquatiques se raréfient, pourquoi cela doit nous interpeler ?
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#NeTuonsPasNosFleuves : certaines espèces aquatiques se raréfient, pourquoi cela doit nous interpeler ?

La pollution des cours d’eau et d’autres actions sont aussi un facteur qui accentue la raréfaction de bon nombre d’espèces aquatiques. De quoi tirer la sonnette d’alarme et interpeller.

Dans le fleuve Niger, qui apporte énormément au Mali et à bien d’autres pays, on trouve des espèces de plusieurs types, qui contribuent à sa biodiversité. En plus des poissons, il contient des reptiles, des lamantins, des hippopotames, comme l’indique l’Unesco dans son document intitulé Le Bassin du fleuve Niger (du seuil de Markala au lac Débo), produit en 2017. Reste que certaines espèces se font de plus en plus rares.

Beaucoup d’anciens témoignent que le Mali, par le passé, était très peuplé d’hippopotames, cet animal semi-aquatique. Le nom « Mali », signifiant d’ailleurs « hippopotame » en bamanankan, même si d’autres thèses indiquent que le pays ne le tient pas de cet animal. Des légendes, qui ont voyagé à travers le temps, comme la célèbre histoire de « Mali Sadio », sont rappelées pour montrer la présence massive d’hippopotames dans les eaux de notre territoire.

Indignation des internautes

En 2019, un chasseur très connu, du nom de Moustapha Diallo, avait abattu un hippopotame et s’était fièrement pris en photo. Une image qui a fait le tour des réseaux sociaux. L’homme, contre toute attente, a subi l’indignation des internautes qui lui ont rappelé que l’espèce était en voie de disparition et qu’une loi datant de 1995 le mettait à l’abri de toute action visant à le retirer de de son lieu d’habitation, sauf pour des raisons scientifiques.

La raréfaction des hippopotames, des lamantins et des grands reptiles est réelle. Pour preuve, fin 2021, un lamantin, après avoir été aperçu en vie par les populations de Missabougou, avait bénéficié d’une protection accrue de la part d’une équipe du cantonnement des eaux et forêts de la rive droite de Bamako. L’animal, hélas, a trouvé la mort quelques jours après. Beaucoup de personnes ne connaissant pas un lamantin, la rumeur concernant l’échouement d’une sirène sur les berges du Niger avait pris le dessus. La directrice régionale par intérim des eaux et forêts, Mme Djénéba Guindo, avait rassuré les populations qu’il s’agissait bien d’un lamantin.

Un soir de 2019, en revenant de Hamdallaye ACI 2000, j’ai été témoin d’une scène incroyable : une foule de badauds sur le deuxième pont, les yeux rivés vers le fleuve, crée un embouteillage. L’objet de la curiosité ? « Un hippopotame dans le fleuve…Un hippopotame dans le fleuve ! », disaient certains, d’autres cherchaient encore, y compris moi.

La même année, un autre avait été aperçu du côté de Flabougou, à Baco-Djicoroni. La foule s’était encore rassemblée pour l’observer, les enfants criant « mali, mali, mali ! ».

C’est la preuve qu’il est vraiment difficile de voir des hippopotames aujourd’hui. A part à la télé, les enfants n’ont pas la chance de les connaitre. Au parc zoologique, on n’en trouve pas. Le seul bébé hippopotame, âgé d’une année, baptisé « Kouli » que le zoo national du Mali avait accueilli en 2018, a trépassé le vendredi 15 février 2019. Une publication du zoo national avait indiqué que l’autopsie du corps de Kouli a révélé la présence de nombreux sachets plastiques, de tissus, de morceaux de fer, ainsi que 5 kg de sable compact. Tous ces corps étrangers auraient été ingérés lors de sa longue année de captivité passée chez un chasseur.

Protéger ces animaux

« On constate une raréfaction voire, dans certains cas, une quasi-disparition des grands reptiles (crocodile du Nil, python, varan) et des grands mammifères herbivores (hippopotames, lamantins) », peut-on lire dans un rapport intitulé Avenir du fleuve Niger de l’Institut de recherche pour le développement (IRD).

Les observations d’hippopotames, note l’étude, menées entre 1999 et 2001, semblent indiquer la présence d’une trentaine d’individus dans le complexe du Débo (cercle de Youvarou). Vingt-cinq à trente individus sont également signalés dans le Niger, dans le Diaka et dans la plaine de Seri.

La menace concernant leur disparition plus que jamais plane. Nos actions ont besoin d’être mesurées pour les sauvegarder au maximum.

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