Pour notre blogueur Issouf Koné, l’aménagement des bordures des cours pourrait contribuer à les protéger et à leur conférer une certaine beauté.
La capitale représente la vitrine d’un pays. Dans nombre de pays, à travers le monde, toutes les opportunités sont saisies pour donner aux capitales le plus de charme et d’attrait possible.
Les cours d’eau, qui traversent les villes, y jouent un rôle. Dans les pays développés ou en voie de développement, on le remarque très bien avec une valorisation des bordures de ces cours d’eaux (lagunes, lacs, fleuves ou encore marigots).
A Abidjan, en Côte d’Ivoire, la lagune Ebrié, autour de laquelle est construite la ville, bénéficie de bordures bien aménagées dans bon nombre d’endroits, facilitant non seulement le transport des populations via les bateaux bus, mais conférant également à la ville une certaine beauté.
Construire des quais
En France, on constate que la ville de Paris doit en partie son attraction à la Seine, qui est un fleuve très valorisé. Bénéficiant d’un traitement spécial, elle est utilisée pour de nombreuses activités génératrices de revenu comme la navigation, la pêche et surtout le tourisme.
Ses quais, bâtis avec soin sous le règne de Napoléon, ont permis de mieux l’encadrer pour une exploitation profitable à la France : « A Paris et également à Venise, les cours d’eau sont accessibles à tous et les quais préservent les berges de l’érosion. Je pense alors que pour le Niger, il serait intéressant de réfléchir à des interventions ponctuelles, en dur, dans les zones à risque d’érosion », propose Elvira Pietrobon, doctorante en architecture.
En plus de protéger le fleuve de l’érosion, les quais sont des endroits adéquats pour plusieurs autres types d’activités comme des sports doux (le vélo, le footing, la marche) ou encore des lieux de rencontre pour passer du temps. Des jardins peuvent y être aménagés, éclairés pour l’aspect artistique et, ainsi, contribuer à l’esthétique de la ville de Bamako. Même pendant la nuit, les gens peuvent s’y balader.
Penser différemment
Les inondations se produisent, généralement, parce que les affluents ont du mal à rejoindre le fleuve lorsqu’il pleut, du fait de leur étroitesse. On le voit avec la rivière Woyowayanko qui, à chaque fois que la saison des pluies est dense, déborde de son lit pour causer d’énormes pertes, parfois en vies humaines.
Du côté de Lafiabougou, cette rivière, en dessous de la colline, donne au site une certaine beauté qui pourrait être renforcée si ses bordures étaient aménagées. Au lieu de cela, les habitants y déversent des ordures parce qu’ils n’ont pas de dépotoirs. C’est possible de réfléchir à une architecture qui pourrait valoriser les bordures des marigots de Bamako, en créant des jardins et infrastructures qui peuvent être des facteurs d’ornement mais pouvant aussi permettre la circulation de l’eau.
Elvira Pietrobon insiste, cependant, sur l’importance de prendre en compte certains paramètres, comme la grandeur des cours d’eau concernés : « Le Niger, par sa grandeur, nous oblige à tenir compte de la variation considérable de son débit en fonction des saisons et des jours de pluie, explique-t-elle. Cela vaut également pour les affluents, qui ont besoin d’espace pour que l’eau puisse s’écouler vers le fleuve et éviter ainsi les inondations qui se produisent régulièrement. »