La gestion des déchets est un casse-tête, dans la commune de Kayes, qui menace le fleuve Sénégal ainsi que les activités liées.
Dans la commune de Kayes, comme ailleurs dans le pays, l’évacuation des déchets pose un sérieux problème. Cette problématique de la gestion des déchets, équation difficile à résoudre pour les autorités locales, agace autant les habitants de la ville.
Autrefois reconnue comme l’une des villes les plus propres du Mali, Kayes a perdu cette aura. Cette fierté, qui a disparu au fil des ans, est l’une des conséquences d’un manque d’actions pérennes pour la gestion des déchets devenus une source de pollution du fleuve Sénégal.
Selon Mayra Cissé, maire en charge de l’environnement et des grands travaux de la commune urbaine de Kayes, « les déchets constituent une réelle menace sanitaire pour les populations et nos fleuves, faute de dépôt finale pour la commune de Kayes ».
Pollution programmée
L’un des plus gros soucis dans la commune urbaine de Kayes est le manque d’un dépôt final pour les ordures liquides et solides. Pourtant, ces déchets constituent une sérieuse menace pour le fleuve Sénégal, qui traverse la ville.
Entre manque de solutions et d’actions, les déchets solides et liquides de la ville se retrouvent dans les eaux du fleuve. C’est une pollution programmée de cette ressource, vitale pour l’économie locale et les habitants, qui est en marche.
L’une des garanties d’un environnement sans maladie est l’assainissement du cadre de vie en se débarrassant des déchets, loin des maisons. Malheureusement, le comportement de certains habitants, qui déposent de façon anarchique les déchets dans la rue, complique davantage la situation.
C’est le cas d’un espace privé, près de l’hôpital général, sur lequel sont déposés à longueur de journée les déchets ménagers qui pullulent dans la zone, faute de dépôt final.
Décharge à proximité du fleuve
En attendant de trouver la solution, ce sont deux sites de propriétés privées qui accueillent provisoirement les déchets industriels, biomédicaux, animaliers et ceux des ménages de la cité des rails. Une situation qui n’est pas sans conséquences pour les habitants. Le hic : l’une de ces décharges se trouve à proximité même du fleuve Sénégal.
La deuxième se trouve juste derrière la Direction régionale de la santé. En plus des odeurs nauséabondes, il y a aussi la crainte des maladies pulmonaires et un risque d’intoxication, car les enfants se rendent sur ce dépotoir pour trier les restes d’objets abandonnés.
Cette situation s’explique, selon Mayra Cissé, par un manque de réserve foncière. « Dans le cadre de l’intercommunalité, la commune voisine de Liberté-Dembaya a affecté une parcelle de quelques hectares pour en faire un dépôt final. Son aménagement est attendu, car il demande un financement colossal », explique le 2e adjoint au maire de Kayes.
D’abord, pour éviter que ces déchets ne se retrouvent dans les caniveaux ou sur la voie publique, pour ensuite polluer nos fleuves, il faut penser à leur transformation. En le faisant, on peut tirer plusieurs avantages, comme l’engrais qui pourrait aider les paysans dans leur champ. Ensuite, nous éviterons la pollution du fleuve qui a d’énormes conséquences sur la pêche et d’autres activités.
En écrivant ce billet, nous avions appris que dans le cadre d’une coopération entre le Mali et l’Allemagne, il est prévu la réalisation d’un centre de traitement de boues de vidange, qui n’existe pas encore à Kayes. Mais personne ne sait quand ce projet verra le jour. Pour l’heure, chacun doit œuvrer à la protection et la sauvegarde de nos fleuves. Notre vie en dépend.