Transports collectifs : à Bamako, casse-tête et dangers
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Transports collectifs : à Bamako, casse-tête et dangers

Entre acrobaties sur les routes, excès de vitesse, courses effrénées, stationnements hasardeux, violation des règles élémentaires de bonne conduite, la circulation anarchique des transports collectifs constitue un véritable casse-tête et représente des dangers pour les usagers de la route à Bamako.

Les minibus sotrama, taxis, tricycles et assez récemment les mototaxis assurent les services de transport en commun à Bamako. Disponibles un peu partout, ils sont sollicités par les citadins. S’ils ont facilité les déplacements dans la grande ville de Bamako par leur capacité à relier les différents coins de la capitale, bien assez distants les uns des autres, leur conduite souvent dangereuse pose un véritable souci dans la circulation.

Selon les données issues du bilan des accidents corporels de la circulation routière dans le district de Bamako en 2019, il a été recensé au total 484 cas de collision des véhicules de transports collectifs avec les autres usagers de la circulation : 51 avec les piétons, 07 avec les cyclistes, 09 avec les tricycles, 385 avec les engins à deux roues motorisées, 27 avec les véhicules légers, et respectivement 10 entre eux-mêmes transports collectifs et avec des véhicules poids lourds. On dénombre 19 personnes tuées, 100 blessés graves et 150 blessés légers dans les accidents de la circulation.

Vie en danger

Des conducteurs de véhicules de transport en commun se croient maîtres dans la circulation. Malgré l’étroitesse et le mauvais état des routes, des minibus sotrama et des taxis en particulier usent de toutes les acrobaties pour se frayer des chemins.

À la recherche de clients, ils se lancent dans une course-poursuite. A toute vitesse, ils opèrent des arrêts brusques instantanés, soit en évitant d’entrer en collision devant eux, soit en voulant faire embraquer des clients. Les conducteurs de transport en commun provoquent des cas d’accidents, certains souvent évités de justesse, à longueur de journée.

Les véhicules assurant les transports collectifs, souvent vétustes, sont régulièrement victimes de mécanismes défaillants : il arrive fréquemment que le système de freinage lâche ou que les pneus explosent en pleine conduite, mettant en danger la vie de tant de personnes.

Mamadou Dembélé, victime d’accident de la circulation, il y a une année de cela, a subi deux fractures au pied : « Alors que je roulais à côté d’une sotrama, son pneu droit de devant a explosé en pleine conduite. Le conducteur n’a pas pu maitriser le véhicule. En déroute, j’ai été tamponné. Tombé par terre, un autre motocycliste qui n’a pu freiner m’a cogné. » Avec la force des chocs, Dembélé subit deux fractures au pied droit.

Plus de rigueur dans le contrôle des véhicules

A ce grand désordre semé par les minibus sotrama et les taxis, s’ajoutent les tricycles et les mototaxis. Destinés au transport des bagages, les tricycles, avec un système pneumatique léger, embarquent aussi les individus. Le poids embarqué devenant plus important, on les voit à longueur de journée renversés par terre sur les routes. Sachant conduire ou pas, les conducteurs de mototaxis, quant à eux, sont parfois impliqués dans des accidents en circulation.

Les transports collectifs exposent dangereusement la vie de leurs usagers en cas d’accident. Les minibus sotrama, en particulier, font le plein des usagers en dépassant le nombre de personnes exigé selon les types : 17, 20 ou 23 personnes au maximum, peut-on lire à l’arrière de certains d’entre eux.

Pour prévenir et s’attaquer aux causes des accidents de la circulation routière dans le district de Bamako en particulier, il faut impérativement réguler la circulation des transports collectifs. Les autorités policières doivent être plus rigoureuses dans le contrôle de ces véhicules et la prise de sanctions à leur encontre lorsqu’ils sont coupables d’infractions au code de la route. Le mal de notre circulation routière s’appelle désordre. Et les transports en commun y sont pour beaucoup.

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