Selon une étude de la fondation Tuwindi, consultée par Benbere, une écrasante majorité de sondés préfèrent un militaire plutôt qu’un civil pour diriger la transition. Une posture qui se justifie par le rejet du personnel politique.
« Quelle transition pour le Mali ?» C’est l’intitulé d’un sondage d’opinion qui vise à connaitre la perception des Maliens sur le profil de la personne qui doit conduire la transition, les priorités de celle-ci ainsi que les sanctions de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). L’exercice a concerné 842 personnes réparties dans les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Gao, Tombouctou, Kidal, le district de Bamako et la diaspora.
La présente étude de la fondation Tuwindi vient confirmer le discrédit du personnel politique malien quant à sa capacité à redresser le pays. Les Maliens ne font plus confiance aux hommes politiques. Ainsi, 63% des personnes interrogées préfèrent un militaire pour conduire la transition. Alors que 38 % sont favorables à une transition de trois ans.
Quelle transition pour pour le Mali ? Voici un résumé des résultats de notre sondage d’opinion sur la transition au Mali.
Merci aux sondés ! pic.twitter.com/g8h2lwqZyQ— Tuwindi Foundation (@tuwindi) August 31, 2020
Des défis à relever
C’est ce qu’avait initialement proposé la junte au pouvoir lors des négociations avec la mission de la CEDEAO, dépêchée à Bamako au lendemain du coup de force militaire contre le pouvoir d’Ibrahim Boubacar Keita.
Parmi les préoccupations recensées, figurent la mal gouvernance, la corruption, le manque d’autorité de l’Etat. Des questions pressantes depuis 2012, qui restent aujourd’hui encore des défis à relever. Sans surprise, la sécurité vient en première position des attentes, suivie de l’éducation.
Une transition de 18 mois
En ce qui concerne le sort du l’ex-président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, 43% des répondants souhaitent qu’il soit mis en accusation contre 27% qui pensent qu’il ne faudrait pas le poursuivre.
Deux semaines après le coup de force militaire ayant conduit à la démission du président Ibrahim Boubacar Keita, les concertations nationales sur la transition se sont déroulées du 10 au 12 septembre. Une charte de transition de 18 mois a été adoptée à l’issue des débats. Trois organes ont été définis : un président et vice-président, un conseil national et un premier ministre à la tête d’un gouvernement d’au moins 25 ministres. Beaucoup de participants ont d’ores et déjà rejeté le rapport de synthèse qui charge le Comité national pour le salut du peuple (CNSP) de designer le président de la transition.