Covid-19 et emploi : la difficile insertion des nouveaux diplômés
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Covid-19 et emploi : la difficile insertion des nouveaux diplômés

Au Mali, ils sont des milliers de jeunes diplômés à rejoindre le monde des demandeurs d’emploi. En raison de la Covid-19, l’insertion des nouveaux diplômés est devenue difficile.

Cet article a d’abord été publié par le journal L’Annonceur.

L’enquête de la Direction nationale du travail (DNT), réalisée entre le 1er avril et le 14 juillet 2020, établit à 4 844 le nombre de déclarations de mise au chômage technique des employés en raison de la crise sanitaire – des données de 179 entreprises réparties entre sept régions du Mali et le district de Bamako). Une situation qui affecte les nouveaux diplômés.

« Depuis que j’ai terminé il y a moins d’un an, je n’ai pas cherché d’emploi dans une structure. Je n’y crois pas, Covid-19 ou pas. J’ai des frères qui ont fini leurs études depuis des années. Ils sont au chômage. Ils ont fait des dépôts, effectué des démarches mais n’ont jamais été appelés pour ne serait-ce qu’un entretien. Tout cela m’a découragé, et je ne suis pas motivé », explique Daba Tounkara, qui a obtenu une licence en 2021 en géographie économique à la Faculté d’histoire et géographie (FHG).

Covid-19 ou pas

Quant à Cathérina Keïta, détentrice d’une licence en communication à l’Université catholique de l’Afrique de l’Ouest, elle estime que la pandémie de Covid-19 a impacté négativement la recherche d’emploi, au point qu’il n’y a plus d’annonce de recrutement. « De nombreuses structures étaient obligées de suspendre leurs activités ou de faire du télé travail, indique-t-elle. D’autres ont été obligées de licencier de nombreux salariés. En plus, les structures n’acceptaient même plus les demandes de stage. C’était vraiment compliqué voire impossible de trouver du travail. »

Selon l’enquête du DNT, le district de Bamako a enregistré près de la moitié (49%) des salariés mis au chômage dans les branches d’activités de BTP, l’hôtellerie-restauration, les mines, le gardiennage et l’éducation. Il reste que le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle et ses démembrements poursuivent leurs activités en faveur de l’emploi, même si rien ne paraît spécifique pour les nouveaux diplômés. Car ils sont frappés par le même bâton que les autres, Covid-19 ou pas.

De l’emploi pour tous

A la Direction nationale de l’emploi (DNE), Mohamed Abdoulayi, directeur, reste persuadé que la Covid-19 n’a pas perturbé la politique nationale de l’emploi. Cependant, elle a impacté le fonctionnement des entreprises qui ont dû libérer certains de leurs employés. Pour ce qui est du cas des nouveaux diplômés, il souligne qu’ils font partie du lot des demandeurs d’emploi et qu’au ministère de l’Emploi, tous les programmes tournent autour de la création d’emploi pour tous.

L’Agence pour la promotion de l’emploi des jeunes (Apej) a pour priorité les jeunes de 15 à 40 ans, y compris ceux de la diaspora, à en croire Casimir Sangala, responsable de la communication de la structure. L’Apej travaille au renforcement de l’employabilité des jeunes, au développement de l’esprit d’entreprise et au renforcement du dispositif de financement des projets des jeunes.


Cet article a été publié avec le soutien de JDH journalisme pour les Droits Humains et Affaires Mondiales Canada.

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