A Tombouctou, une association a vu dans les déchets plastiques une aubaine pour en faire des œuvres d’art apportant aux déchets plastiques une autre vie.
A Tombouctou, ces derniers temps, des ordures sont déversés partout, parfois abandonnés à l’air libre. Même si des jeunes et femmes constitués en associations, Gouna Tchéré et Nour, organisent régulièrement des journées de salubrité, les déchets ont complètement changé le visage de la ville au sable immaculé qu’on connaissait, il y a quelques temps.
Des ordures, on les voit çà et là dans la ville. Pour les membres de l’association Gouna Tchéré, c’est une difficulté qu’il faut désormais transformer en opportunité. Le regroupement, composé essentiellement de femmes ayant pris conscience des menaces des déchets sur la vie des populations, a pris l’initiative de les recycler pour en faire des œuvres d’art.
15 tonnes recyclées
Gouna Tchéré est une autre association de femmes qui œuvre dans le cadre de l’assainissement. Grâce aux journées de salubrité qu’elle organise, elle a pu collecter et stoker 15 tonnes de déchets plastiques.
Ce stock est en train d’être utilisés pour magnifier la culture tombouctienne. Entre le fameux monument d’Alfarouk, génie protecteur de la ville, les dromadaires, entre autres, Mariam Yattara, tombouctienne résidant à Bamako en séjour dans la ville, apprécie déjà l’une des œuvres réalisées qu’elle a eu la chance de voir : « C’est vraiment incroyable ! Juste à base de déchets faire un chameau ! Je félicite vraiment les initiateurs, une belle initiative et ils vont aussi nous débarrasser des plastiques qui sont partout. A voir ces œuvres, on ne se rend pas compte s’il s’agit de déchets, tellement c’est époustouflant ».
Exposer pour sensibiliser
Les œuvres réalisées feront l’objet d’une exposition d’art à travers laquelle les populations seront sensibilisées sur les dangers de ces déchets pour les inciter à protéger l’environnement. Il s’agira aussi de montrer le savoir-faire des fils de la région. Les œuvres d’art ont été entièrement réalisées par des artistes locaux.
Pour Abderahmane Haïdara, fondateur du groupe Nour, il est temps de redonner à la ville le visage si reluisant qu’elle avait avant que ces ordures ne l’envahissent : « En collaboration avec l’association Gouna Tchéré, ces braves femmes, nous voudrions apporter notre pierre dans le cadre de l’assainissement de notre ville. Nous pouvons changer les choses en utilisant ces ordures que nous déversons chaque jour sans se soucier des conséquences ».
Pour l’heure, cette initiative n’a trouvé aucun appui extérieur. Tout est pris en charge sur fonds propres. Cependant, les deux associations n’excluent pas une future collaboration avec d’autres regroupements qui veulent travailler à la transformation des déchets plastiques. Une autre idée de transformation des déchets plastiques en pavés est aussi en gestation.
Du courage surtout.