Au Mali, des alternatives à l’usage des plastiques non biodégradables émergent de plus en plus.
Les sachets plastiques non biodégradables sont nocifs pour l’environnement, la santé humaine et animale. Selon un rapport de la Banque Mondiale publié en 2018, sur la seule année de 2016, le monde a produit 242 millions de tonnes de déchets plastiques. La pollution par les déchets plastiques est reconnue comme l’une des plus dangereuses. En un demi-siècle, notre planète a produit plus de 9,1 milliards de tonnes de plastique dont la grande partie se retrouve dans la nature, les océans et les cours d’eau, après un usage unique.
Pour pallier le problème lié aux déchets plastiques non biodégradable, qui est un ennemi de l’environnement, 127 pays ont adopté des lois pour réglementer l’utilisation des sacs en plastique. En Afrique, trente-quatre des cinquante-cinq pays ont réglementé ou complètement interdit la production et l’utilisation des sacs en plastique. L’Afrique du Sud et le Rwanda ont été les pionniers. Ensuite, de nombreux pays ont suivi cette tendance : Tanzanie, Gabon, Somalie, Botswana, Algérie, Tchad, Maroc, Cameroun, Kenya, etc.
En Afrique de l’Ouest, le Mali, la Mauritanie, le Togo, la Côte-d’Ivoire, le Burkina Faso, la Guinée-Bissau, le Niger et le Sénégal.
Encourager les initiatives
Dans la plupart des pays, l’interdiction vise les sachets non-biodégradables. C’est le cas du Mali qui a adopté un décret portant interdiction de la production, de l’importation et de la commercialisation de sachets plastiques non biodégradables. Mais cette loi connait une certaine insuffisance à l’application. Cependant, l’État doit mettre en place un système de contrôle et de suivi et encourager les initiatives locales qui proposent des alternatives à l’usage de plastiques nocifs.
De nombreuses entreprises voient le jour au Mali. Elles proposent des emballages écologiques souvent produites à partir de matériau recyclé. La startup CEO Emball Paper propose des emballages papiers biodégradables.
Sensibiliser par l’art
Modibo Keita est propriétaire d’une entreprise qui évolue dans la fabrication de sac en papier depuis plus de 22 ans. Selon lui, chacun de nous à une responsabilité face à la protection de l’environnement. Mais il déplore des difficultés liées à l’accès à la matière première (le papier) qui a une incidence sur le prix des articles. « Si les autorités s’impliquent pour faire en sorte que le papier soit accessible, on peut créer des papiers pour tous types de produits et à un prix très abordable », plaide-t-il.
D’autres comme Aliou Cissé dit Zol, transforment le plastique en objet d’art pour sensibiliser. Le jeune artiste attire l’attention sur les dangers liés à l’utilisation des déchets plastiques non biodégradables à travers la danse.
Cet article a été publié avec le soutien de l’ONG Mali-Folkecenter Nyetaa à travers le projet Innov-ReC