« Oser tous les métiers » : des femmes s’émancipent malgré les obstacles
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« Oser tous les métiers » : des femmes s’émancipent malgré les obstacles

De plus en plus de femmes investissent des secteurs traditionnellement réservés aux hommes. Elles s’émancipent malgré les obstacles.

Depuis quelques années, le sujet de l’autonomisation de la femme est au cœur des débats. A mon avis, pour assurer l’autonomisation des femmes, nous devons commencer à encourager les filles à apprendre n’importe quel métier. Cela permettra de faciliter leur épanouissement économique. 

Voir une jeune femme pratiquer ou apprendre la maçonnerie, la soudure, la mécanique, la menuiserie est étonnant dans la société malienne. Alors qu’elle est à l’origine de la catégorisation des métiers selon le sexe.

Indépendance financière

Par contre, tel n’est pas le cas dans beaucoup d’autres pays africains comme le Ghana, le Nigeria ou la Côte d’Ivoire. Notre société sous-estime la capacité de la femme. Pourtant, ces dernières années, les Maliennes prouvent leur bravoure dans divers domaines professionnels.

Nassira Keita, âgée de 28 ans, est une coiffeuse de talent : « Quand on apprend qu’une femme coiffe les hommes, des gens se disent qu’elle est sûrement une étrangère. On suppose qu’elle est nigériane, ghanéenne ou une ivoirienne. Pourtant je suis malienne. Les hommes viennent par curiosité, voir si je sais bien coiffer », confie la jeune femme, qui rêvait de devenir douanière.

« En 2012 j’étais au Ghana pour des études. Je partais causer avec un ami coiffeur. J’ai fini par apprendre le métier de coiffure masculine. A mon retour au Mali, j’ai vu que je pouvais ouvrir mon salon et gagner ma vie à travers la coiffure. Aujourd’hui, je ne dépends de personne, c’est l’essentiel », poursuit Nassira, qui dit se battre pour son indépendance financière.

 « Je suis le garçon de mon père »

Brave et déterminée, Fily Diouara est technicienne en froid et climatisation depuis 2016. En 2012, après l’obtention du Diplôme d’études fondamentales (DEF), elle est orientée vers le cycle professionnel où elle opte pour la filière froid et climatisation, « par amour et curiosité», précise-t-elle. 

Après sa formation, motivée, Fily rêvait de poursuivre ses études à l’extérieur du pays. « J’ai obtenu mon diplôme de technicien en arrivant troisième de ma promotion avec une mention “Bien“ à l’ECICA (École centrale pour l’industrie, le commerce et l’administration, ndlr) en 2016 ». Malgré ses sacrifices, Fily n’a pu obtenir de bourse d’études. 

Elle a eu le courage d’effectuer un stage de qualification : « J’ai fait plus de quatre ans chez Samsung, mais malheureusement j’ai perdu mon boulot après mon congé de maternité », explique-t-elle. Malgré tout, Fily n’entend pas baisser les bras. « Je n’ai pas de frère. Je suis le garçon de mon père. J’ai fini par prendre la décision d’installer mon propre atelier au début de cette année », projette Fily.

Oser tous les métiers

Quant à Aminata Traoré, mariée et mère d’une fille, elle est devenue mécanicienne par passion. Elle s’épanouit  dans ce métier. « Deux ans après mes études en électromécanique et un stage dans une mine, j’ai été recrutée par la Minusma pour entretenir et réparer les moteurs. La mécanique est le seul travail qui m’épanouit », raconte-elle avec fierté. « Je n’ai jamais été victime d’une quelconque forme de discrimination dans l’exercice de mon métier», ajoute-t-elle.

De mon point de vue, il est temps que les parents comprennent qu’empêcher une fille d’apprendre un métier, sous prétexte qu’il est réservé aux garçons, revient à la désavantager. Mieux encore, ceci pourrait l’amener à se considérer comme inférieure à ces derniers. Cela restera ancré dans sa tête et sera un obstacle à son épanouissement. Laissons les filles oser tous les métiers.

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