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Djenné: la vieille à l’allure toujours jeune!

Il y a une semaine de cela, le blogueur Aliou Diallokei, s’est rendu à Djenné, la ville mythique du centre du Mali et classée par patrimoine de l’UNESCO, qui fut jadis le point de rencontre entre les habitants du Nord et du Sud. Il raconte avoir été bluffé par la beauté et l’architecture de la ville malgré son ancienneté.

Embarqué dans une délégation d’un parti politique dont je préfère taire le nom, nous sommes arrivés à Djenné aux environs de 14 heures, un vendredi saint. Et pour ne pas rater la prière, la délégation s’est automatiquement dirigée à la grande mosquée. Quand le véhicule s’est arrêté, j’ai sauté par terre, et je me suis tenu droit, les yeux écarquillés, sans y croire. J’étais réellement face au plus grand édifice fait en terre au monde: la mosquée de Djenné, construite sur les vestiges d’un palais royal.

Il a fallu un Allahou Akbar ! du muezzin pour que chacun cherche un endroit où placer sa natte de prière. Aussitôt que l’imam fit salam Alleykoum, signe de la fin de la prière, je me suis précipité dans la mosquée bondée de monde car j’avais prié dehors faute de place. Il y avait des enfants talibés, des vendeuses de beignets. Je me suis faufilé dans la foule pour arriver à la hauteur de l’édifice. J’ai commencé à toucher et gratter son mur, j’en ai même goûté la terre pour satisfaire ma grande curiosité.

La cité de Tapama

Mais, pourquoi appelle-t-on Djenné la ville de Tapama? C’est la question que j’ai posé à un des griots et éminent connaisseur du lieu qui nous guidait. Il nous raconta sa légende. Une jeune fille nommée Tapama Kanantao, devenue Tapama Djenepo, (la martyre de Djenné), fut enterré vivante en sacrifice aux mauvais esprits, afin de protéger la cité et en assurer la prospérité. Sa tombe existe toujours dans la ville et elle est d’ailleurs patrimoine de l’UNESCO.

Avec la délégation, nous nous sommes dirigés vers la maison de l’imam, à pieds. Nous avons traversé la ville sous les regards admiratifs des habitants, accompagnés des louanges chantées par les griots à l’honneur du chef de la délégation. Moi, juste derrière, j’avais déjà vidé la moitié de la batterie de mon appareil avec les photos. Je photographiais tout ce qui bougeait ou pas, tout ayant à mon sens une élégance à couper le souffle.

Une vieille et grande civilisation

Après quelques minutes de marche, nous sommes arrivés devant la maison de l’imam. Un grand bâtiment construit entièrement en terre, avec une porte d’entrée assez grande pour laisser passer tout le monde, mais assez avare en hauteur pour obliger tout visiteur à s’abaisser en entrant. La porte donne directement au vestibule où des magnifiques draps faits à la main avaient été placés. Sur place, je me suis mis à admirer la porte en bois, parsemée de métaux joliment travaillés. L’épaisseur des murs fascine le citadin que je suis (40 cm environ). Nous passerons environ 20 minutes chez l’imam.

Ce qui m’a particulièrement  impressionné en marchant dans la ville en marchant, c’est le système d’évacuation des eaux. On remarque des jarres enfouis à 90% sous le sol sur lesquelles débouche un tuyau de conduite d’eaux, fait en terre, semblable aux gouttières qu’on installe sur les toits des maisons permettant l’évacuation des eaux de la pluie. Le tuyau relie toute toilette à une jarre. La jarre à son tour recueille les eaux usées, empêchant qu’elles ne se répandent dans la rue. Ce magnifique système, témoigne de l’existence d’une vieille et grande civilisation, alors que notre propre capitale est en panne dans ce domaine.

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Les commentaires récents (11)

    1. Je t’encourage vivement !

      J’ai été une fois là bas et je n’ai pas regretté. Une architecture incroyablement original

  1. Au faite, il faut être physiquement à Senou pour comprendre. C’est avec cette phrase que je répond à chaque fois qu’on me demande de narrer ce que j’ai vécu dans cette ville.il n’est pas possible de décrire certains détails de cette mythique ville. Il faut y mettre pied.

    1. Évidemment que j’ai hâte de visiter cette ville sainte ainsi que Tombouctou , j’admirais trop l’étude de ces villes en classes inférieurs et je suis très impatient de l’ai visité.