Pour le blogueur Ousmane Makaveli, il ne suffit d’avoir la foi mais aussi la bonne foi et le travail pour construire un pays. « La foi est importante, mais le travail est encore plus puissant » pour construire un pays, écrit-il.
J’ai entendu quelque part, je ne sais plus ni où ni qui les a proférés, mais ces propos sont restés dans ma mémoire, m’ont touché par leur pessimisme moribond et leur caractère fataliste, attentiste : « Dieu a déjà quitté l’Afrique, nous sommes condamnés à la précarité. » Comme si c’était à Dieu de construire l’Afrique !
Ces mots ont été comme ma madeleine de Proust. Plus jeune, j’entendais des prêcheurs, des religieux expliquer le sous-développement, la précarité, tous les maux de notre société, par le dessein divin : Dieu nous punit ou éprouve notre foi. Nous devons tout accepter avec résignation et faire plus de prières, d’invocations.
Des extrémistes disaient même que nous, les Noirs, nous souffrons ici-bas parce que Dieu nous a réservé le paradis en récompense. Que les richesses et confort, les grandes réalisations des Blancs sont leur part ici-bas, donc qu’il n’y aura pas de félicité pour eux dans l’au-delà.
Les lieux de culte prolifèrent mais la misère prospère
J’ai grandi dans cette ambiance où règne la foi ou plutôt le dogmatisme religieux. Peut-être une interprétation altérée, sciemment ou inconsciemment, des textes sacrés. Mais disons sans exagération, que c’est la preuve que les religions poussent souvent à l’attentisme, la paresse, la fatalité. Rarement, j’entends les prosélytes vanter les bienfaits du travail, les merveilles technologiques qui sont les fruits de recherches et travaux scientifiques.
Tout ceci m’amène à rappeler la question de l’avènement des religions musulmane et chrétienne en Afrique. Ne l’oublions pas, de prime à bord c’était pour endoctriner, rendre docile pour mieux vendre les Noirs et les réduire en esclavage. Les acculturer en leur faisant avaler des couleuvres. Ces années d’endoctrinement ont favorisé une compréhension déformée des pratiques religieuses sûrement. Pourtant, dans les écritures il n’est écrit nulle part que Dieu descendra pour régler les problèmes des hommes. Par contre, il invite à la réflexion et au travail.
Vendeurs d’espoir
Dans un village que j’ai eu la chance de visiter, il n’y avait pas d’infrastructure scolairese décente, ni de centre de sante adéquat. Pourtant, ces mêmes personnes cotisent pour construire une mosquée à coup de millions au lieu d’investir dans des projets économiques ou éducatifs. Dieu ne serait-il pas content de voir les populations pieuses dans de meilleures conditions de vie plutôt que dans la misère ?
Voyez-vous la recrudescence des charlatans, des vendeurs d’espoir ? Les églises, Les mosquées qui prolifèrent mais la misère s’accentue. Voyez-vous combien nous adorons, déifions nos marabouts plutôt que nos intellectuels, nos professeurs et chercheurs ? Nous attendons Dieu, nous prions pour nos problèmes depuis des années, mais aucun résultat. Maintenant, changeons de stratégie et réfléchissons. Dieu nous a donné un cerveau et tout le secret de la vie heureuse ici-bas et de l’au-delà, et même du développement de l’Afrique.
La foi est importante mais le travail puissant
Dieu est la solution à toute chose, mais c’est nous-mêmes qui nous aidons par le travail : « La magie n’existe pas, le salut de l’homme est dans la travail ». Ou encore : « Aide-toi, le ciel t’aidera. » Dieu a fait les choses de telle sorte que les miracles ne se produisent que par le fruit de notre propre labeur.
A un moment, posons-nous la question de savoir si la religion nous sert ou nous dessert ? Ne doit-elle pas pousser l’homme à la grandeur, pas seulement spirituelle, mais aussi intellectuelle et matérielle ? Plutôt que de nous cloisonner dans la pauvreté et la paresse intellectuelle, ou encore nous faire croire qu’il suffit de prier, de prendre un chapelet pour que les choses avancent que les problèmes se résolvent.
Dieu a créé le monde mais il n’y a aucun pays qui a été construit par Dieu ou par la prière. La foi est importante, mais le travail est encore plus puissant. Je ne suis pas dans la dichotomie où il faut soit la religion ou le travail. Je dis juste que l’un et l’autre doivent nous aider à jouir des richesses de la vie et cela par le fruit de nos efforts et non par l’espérance d’une divine intervention.
@ Mr Ousmane Makaveli,
Merci d’avoir choisi un sujet aussi complexe qu’est la religion et le travail dans le contexte africain, et plus particulierement les religions chretiennes et musulmanes.Cependant permettez moi de reagir a votre propos selon lequel , je cite, « les religions poussent souvent a l’attentisme, la paresse et la fatalite ».
Primo, il est errone de mettre toutes les religions dans le meme panier, car toutes les religions n’ont pas le meme enseignement en ce qui concerne le travail. Par exemple, il est errone de dire que le christianisme encourage a l’attentisme, la paresse et a la fatalite. La Bible est tres claire en ce qui concerne le travail. Dans Psaumes 128:2, la Bible dit que l’homme vivra du fruit du travail de ses mains. Dans Proverbes 10::4, la Bible dit que les mains pareuses seront pauvres, et les mains travailleuses seront riches.Dans 2 Thessaloniciens 3:10, la Bible dit que si tu ne travailles pas, tu ne dois pas manger. Il y a encore beaucoup de passages dans la Bible qui impossent a l’homne de travailler. Donc, contrairement a ton propos, le christianisme n’est pas une religion de fatalite, d’attentisme et de paresse. C’est mal connaitre le christianisme et les enseignements du christianisme.
Secundo, la paresse de travailler peut provenir de l’environnement familial. Beaucoup d’etudes ont montre que le comportement des parents ont une influence sur le comportement des enfants quand ils seront grands. Quand les parents sont paresseux, il y a beaucoup de chance qu’a l’age adulte ils deviennent pareuseux compares aux enfants grandis dans un environnement familial ou les parents mettent l’accent sur le travail. Attention: je ne dis pas que quand les parents sont paresseux, tous les enfants deviennent automatiquement des paresseux. Je dis, il ya beaucoup de chance, notiin de probabilite!
Tertio et enfin, la culture du travail du pays influence sur la facon de travailler des citoyens et leur perception sur le travail. Par exemple, dans un pays ou la pensee est que l’Etat doit tout faire, il n’est pas surprenant de voir beaucoup de citoyens dire que c’est l’Etat qui doit curer les caniveaux ou balayer les rues, alors qu’il suffit que chacun balaye devant sa porte pour que la ville soit propre.
Conclusion: Consultez les experts dans un domaine (ici ca devrait etre les religieux sur ce que disent les Ecritures saintes) avant de publier vos jugements, sentiments ou perceptions personnels qui ne sont pas forcement vrais ou generalisables. Cela vous eviterait d’etre riducule.
Amiti