La plupart des étudiants maliens partent en France pour revenir ensuite servir leur pays. Avec les difficultés de départ, ils veulent retourner rapidement après les études. Mais, plus ils s’habituent, plus ils s’attachent à l’Hexagone. Certains hésitent à la fin à retourner au bercail. La blogueuse Salimata Traoré nous explique les raisons, nombreuses, qui les poussent à rester en France à la fin de leur cycle universitaire.
Il devient presque inimaginable pour certains étudiants maliens de retourner dans leur pays après leurs études. Nombre d’entre eux sont aussi des chefs de famille. En dehors des heures de cours, ils font de petits boulots pour subvenir à leurs besoins quotidiens mais aussi pour nourrir leur famille malienne.
Même si ces gens-là ont envie de retourner, leurs familles les en dissuadent. Oumar Guindo, étudiant malien en France, est ainsi encouragé par sa famille à rester après ses études : « Je veux retourner, mais j’en ai parlé à ma mère et elle m’a dit de ne pas rentrer pour le bien de tous. Elle dit que mes frères et sœurs sont tous au chômage et que je suis le seul qui peut les aider. Du coup, si je rentre, comment nous allons faire si je ne trouve pas de boulot là-bas ? ».
Un travail et un salaire correspondant au diplôme
Contrairement à Oumar, certains n’appuient pas leurs familles. Ils ont simplement peur de franchir le pas. Ils se posent des milliers de questions : « Et si je ne trouve pas de travail ? Je pourrais être la risée de la famille et même du quartier… »
Amadi fait partie de ceux qui ne veulent pas avoir un « petit salaire ». « J’ai fait des études très complexes et dures, affirme-t-il. A la fin de mes études, les entreprises françaises se battront pour m’embaucher. Avec mon diplôme, ici on paye les débutants entre 3000 et 3 500 euros. Après tous les sacrifices que j’ai eu à faire, je ne peux pas retourner et être mal payé. Peut-être que j’irais si on me proposait un salaire entre 700000 et 1000000 FCFA (entre 1000 et 1500 euros, NDLR). Car après tout, j’aime quand même le Mali. C’est juste que je pense aussi à mon avenir et à celui de mes futurs enfants. »
Acquérir plus d’expérience
A côté de ces deux types d’étudiants, il y a aussi ceux qui veulent simplement rester pour acquérir plus d’expérience dans les domaines qui ne sont pas beaucoup développés au Mali. C’est le cas d’
Amara, médecin depuis quelque mois, qui ne veut pas tout de suite retourner au pays pour ne pas désapprendre : « J’aimerais rentrer au Mali, mais ma spécialité n’est pas très développée là-bas, et il n’y a même pas assez de matériels disponibles dans ces hôpitaux pour les traitements. Je désapprendrais, et ce n’est pas à mon avantage », explique-t-il.
En France ou au Mali, seule la volonté permettra à chacun de réussir, peu importe son choix.
Il faudra songer à revoir les conditions de vie de nous les jeunes étudiants. Nous souffrons dans les facultés mais avec le courage et l’abnégation nous nous en sortons et après cette période d’enfer, vous faisons face à une autre celle de »pénurie d’emploi décent ». Il faudra revoir!