Secourir une personne en situation d’urgence doit être une règle de vie pour tout humain. Mais pour porter assistance avant l’arrivée des secours médicalisés, il faut connaitre les gestes.
L’Agence nationale de la sécurité routière (Anaser), au cours de son atelier des statistiques d’accidents de la circulation routière, dénombrait 10 614 cas dont 9052 blessés et 736 décès en 2021. Ces chiffres sont en hausse, comparés à ceux de 2020, où la structure à comptabilisé 622 cas de décès.
Ces statistiques n’indiquent pas distinctement le nombre de personnes décédées sur place en raison de la gravité des chocs, ni le nombre de personnes blessées, finalement décédées faute d’avoir été pris en charge par les secours à temps. Elles ne concernent pas non plus le nombre de personnes qui subissent des crises cardiaques ou des crises d’accident vasculaire cérébral (AVC), les cas d’incendies, d’inondations ou d’autres catastrophes naturelles.
Mais elles permettent tout de même de penser à mettre en place des mécanismes qui feront de la majorité d’entre nous des «mini-secouristes » capables d’intervenir avant l’arrivée des secouristes agréés, comme l’ont recommandé les Assises nationales de la refondation (ANR).
Initiation aux gestes de secourisme
Cela est d’autant plus pertinent que les accidents (route, maladie, malaise) font partie du quotidien. Cheick Oumar Diallo a dû assister impuissant à la mort de son grand-frère, victime d’un accident de la circulation. « Avant que les secours n’arrivent sur les lieux, des témoins ont dû le transporter à bord d’un taxi à l’hôpital. Peut-être dans ces mouvements de sauvetage et en perdant encore plus de temps et de sang, mon grand frère n’a pas tenu le coup. Il est décédé avant d’arriver à l’hôpital », confie-t-il.
Tenin Samaké, commerçante, était au Grand marché de Bamako un matin quand un monsieur qui faisait des achats, tout à coup, s’est écroulé devant la masse. Paniquées, les personnes ayant assisté à la scène n’ont pu rien faire pour le secourir.
Avec une bonne initiation aux gestes de secourisme, beaucoup de personnes qui assistent à ces scènes, impuissantes, peuvent porter assistance.
Connaître les gestes
Quand survient un accident, ces premiers gestes sont cruciaux pour la suite. Car « les secouristes que nous sommes pouvons – sans le vouloir – prendre du temps avant d’arriver sur les lieux, c’est pourquoi nous sommes sont toujours heureux de voir, par rares occasions, des personnes porter bonne assistance à des victimes d’accidents, avant qu’ils n’arrivent sur les lieux », témoigne un agent de la protection civile qui a requis l’anonymat. Avant d’ajouter : « Il y a des gestes élémentaires qui peuvent être appliqués par des personnes avisées, qui ne sont pas forcément des secouristes agréés. Il suffit de les connaître et de pouvoir bien les appliquer sur les victimes pour les sauver en attendant notre arrivée. »
Dans les cas d’accidents, de problèmes de santé, d’incendies ou de catastrophes naturelles, il existe des gestes de base qui, s’ils sont connus et pratiqués, peuvent sauver des vies. D’où l’importance, pour lui, de vulgariser ces connaissances dans les établissements d’enseignement ou à travers des formations spécialement organisées pour ce faire. « Une fois que le plus grand nombre de Maliens accéderont à ces techniques, on peut espérer pouvoir sauver beaucoup de vies durant le temps d’attente des secouristes », assure-t-il.
Au Mali, la Croix-Rouge malienne organise régulièrement ce type de formations. De telles initiatives doivent être multipliées, portées à la connaissance du plus grand public et soutenues par l’État en permettant au plus grand nombre de Maliens –surtout les jeunes – d’être de potentiels sauveurs de vie.