La distribution des cartes d’électeur a débuté le 20 juin 2018. Des agents constitués des représentants de l’administration et des délégués des partis politiques ont été recrutés pour la cause. Dans la commune 6 du district de Bamako, précisément dans le centre d’état civil de Niamakoro, les agents ont commencé à travailler sans formation préalable et sans connaître les conditions financières, écrit le blogueur Alassane Touré.
Ces agents travaillent dans des conditions difficiles. Ils n’ont ni à manger ni à boire. À la pause chacun se débrouille comme il peut pour tromper la faim. Mais ce lundi 25 juin, excédés, ils ont décidé d’arrêter le travail, causant le mécontentement des populations qui ont laissé leurs occupations pour venir retirer leurs cartes. Alors que certains juraient qu’ils ne reviendraient jamais récupérer leurs cartes, d’autres ont failli frapper les agents.
Vers 10h00, un certain Chakra Koné, chargé de l’organisation des élections au niveau de la commune, est venu rencontrer les grévistes. Il leur a fait savoir que les préfets sont en grève, raison pour laquelle il n’a pas pu rencontrer ceux qui sont chargés du budget pour la distribution. Les grévistes ont finalement constitué une délégation de quatre personnes chargées des négociations avec les responsables, tandis que les autres agents ont repris le travail.
Mais les agents sont déterminés à continuer la grève si leur situation financière n’est pas réglée. D’après les délégués, Chakra Koné a dit qu’il faudrait attendre le lundi prochain pour avoir le montant exact et le délai de paiement des frais de distribution.
Distribution rémunérée ou pas ?
À cause du manque d’information sur cette question, les spéculations vont bon train. Certains disent que la distribution n’est pas rémunérée, d’autres que ce sont les partis politiques qui vont se charger du paiement de leurs délégués. Mais un responsable d’un parti politique affirme que toute l’opération de distribution est prise en charge par l’État.
Tout laisse à croire qu’il y a une tromperie dans cette affaire. Pourquoi les responsables ne clarifient-ils pas les choses ? Comment les agents ont-ils pu commencer à travailler sans connaître les termes de leur contrat ? Comment l’État peut-il faire travailler des gens sans leur dire à quoi ils ont droit ? Toutes ces questions méritent des réponses. Si la lumière n’est pas faite très vite, c’est tout le processus électoral qui en pâtira.