#CoolAvecLaNature : Tombouctou face au désert et aux déchets plastiques
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#CoolAvecLaNature : Tombouctou face au désert et aux déchets plastiques

Ensablement des routes, multiplication des déchets plastiques, la ville de Tombouctou est sous la menace du désert et des déchets.

Citée à la porte du désert, Tombouctou est une illustration de l’avancée du désert au Mali. En plus de cette équation, la ville aux « 333 saints » fait face au problème de gestion de déchets, notamment plastiques comme de nombreuses villes maliennes, où le sujet alimente régulièrement l’actualité.

Des initiatives locales se mettent en place pour faire face au problème, avec des moyens limités. C’est le cas de la Coordination des comités de quartiers de la ville, initiatrice de « Un dimanche pour Tombouctou » et l’association « Gouna tieré », active dans la promotion du genre, de l’environnement et de l’assainissement. Si la première s’engage à assainir, à désensabler les rues et à curer les caniveaux, la seconde quant à elle, s’occupe de la collecte des déchets plastiques qu’elle transforme en pavés ou en objets d’art.

« ‘’Un dimanche pour Tombouctou’’ consiste à nous réunir une fois par mois, pour assainir une partie de la ville dans l’espoir de redonner à Tombouctou sa propreté d’antan », explique Alhousseini Aguissa, président de la coordination des comités de quartiers de Tombouctou. Malgré ces efforts pour un environnement sain, rappelons que ces initiatives ne sont pas fortement soutenues par les autorités et par les habitants. La plupart du temps, ceux qui sont à l’origine de ces genres d’initiatives manquent de camions pour transporter le sable et les déchets, ce qui la rend la tâche.

Booster la gestion des déchets

Malgré la menace sur l’environnement, des tonnes de déchets sont produites chaque jour. Ce, en dépit des sensibilisations autour du sujet. « Nous estimons que la production de déchets est de 2 tonnes par jour. Et cela ne peut rester ainsi. Il faut au moins quelqu’un qui s’en occupe dans le sens de trouver une solution durable. C’est dans ce sens que nous nous sommes engagés à les transformer en pavés, en sculpture, en petite poubelle », estime Mme Haidara Hawa Touré, présidente de l’association, « Gouna tiéré », primée en 2022 pour son engagement.

« On fait aussi des sensibilisations dans les quartiers et nous avons pu mettre en place des collecteurs dans tout le centre-ville pour collecter des déchets. Mais il y a toujours un problème. Malgré les sensibilisations, on n’arrive pas à trier une petite partie des déchets à partir des ménages », déplore l’activiste qui propose le tri à la base. « On peut faire des choses simples comme mettre deux poubelles différentes ou mettre un petit sac pour recevoir les plastiques et les autres biodégradables dans une autre poubelle. »

Mme Touré lance un appel, d’abord à l’endroit de la communauté, pour son implication afin que l’assainissement soit une filière pourvoyeuse d’emplois. Aux différents partenaires qui œuvrent dans le domaine de l’hygiène et de l’assainissement, de mettre les efforts en commun pour une véritable économie circulaire dans le domaine de l’assainissement. « Le même appel est lancé au gouvernement, car dans la nouvelle Constitution, il y a un chapitre qui concerne l’environnement. Profitons de cette chance pour booster la gestion des déchets », martèle-t-elle.


Cet article a été publié avec le soutien de l’ONG Mali-Folkecenter Nyetaa à travers le projet Innov-ReC

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